L’artiste Engo, jeune auteur-compositeur originaire de la province du Woleu-Ntem au Gabon, s’illustre depuis huit ans par des textes soignés et une musique enracinée dans sa culture. Fils du clan Effack de Bitam par sa mère et du clan Eba’a d’Oyem par son père, Engo puise son inspiration dans ses racines et les traditions fang.
Une identité héritée de sa grand-mère
Le nom « Engo » n’apparaît pas sur son acte de naissance ; il lui a été donné par sa grand-mère en mémoire de son petit-frère décédé. Dans la tradition Fang, une grand-mère peut nommer ses petits-enfants. Engo est donc « un fils de la famille maternelle », comme le veut la coutume, bien qu’il maintienne de bonnes relations avec ses oncles paternels
Un parcours marqué par l’exil et la nostalgie
Arrivé en France en 2016 pour poursuivre des études d’ingénieur après deux ans de classes préparatoires au Gabon, l’artiste Engo a ressenti un profond sentiment de solitude et de nostalgie pour sa terre natale. C’est dans ce contexte qu’il a acheté une guitare, malgré son inexpérience musicale. À force de persévérance et d’auto-apprentissage, il a développé un style unique en trois ans, fusionnant sonorités traditionnelles, influences africaines et jazz.
La femme et l'amour au cœur de ses textes
Les chansons d’Engo célèbrent principalement la femme et l’amour, des thèmes chers à son cœur. Ayant grandi entouré de figures féminines, il exprime à travers ses textes un profond respect pour les femmes. « La femme est la matrice de toutes les civilisations », souligne-t-il, en rappelant l’importance de la femme dans la culture Fang.
Un style musical difficile à classifier
Engo préfère laisser aux spécialistes le soin de classer sa musique. Sa création artistique est un mélange éclectique de sonorités traditionnelles, d’éléments d’afrobeat et de jazz, sans appartenir strictement à aucun genre. « Je fais de la musique africaine et des musiques qui partagent des valeurs universelles », explique-t-il.
Chanter en Fang, une évidence culturelle
Pour l’artiste Engo, chanter en langue Fang n’est pas un choix mais une évidence. Il exprime ses émotions avec authenticité dans sa langue maternelle. La musique, pour lui, est à la fois un remède et une source de mélancolie, le reconnectant à sa terre natale.
Une vision pour la diversité linguistique africaine
Enregistrant ses musiques à Lille, Engo aspire à collaborer avec des artistes gabonais et africains partageant son amour pour les textes. Il souhaite célébrer la diversité linguistique africaine en chantant avec des artistes de différentes langues, créant ainsi un riche métissage culturel.
Des paroles soignées, une priorité
Pour Engo, les paroles sont essentielles. S’inspirant de l’idée que « le rythme est pour le corps, la mélodie pour l’âme et les paroles pour l’esprit », il s’efforce d’écrire des textes qui élèvent l’esprit.
Des influences variées
Parmi ses inspirations, l’artiste Engo cite des artistes tels que Pierre Claver Zeng, André Pépé Ze, Richard Bona et Charlotte Dipanda. Il apprécie particulièrement les artistes à voix et à thèmes, qui accordent une grande importance à la qualité de leurs textes.
La préservation des langues maternelles, une mission
Engo milite pour la préservation des langues maternelles africaines, qu’il considère comme le vecteur de l’âme d’un peuple. Il encourage les jeunes à se rapprocher de leurs racines et à valoriser leur langue maternelle.
Une union des Ekang, un rêve possible
Engo voit d’un bon œil l’union des Ekang du Gabon, du Cameroun et de la Guinée Équatoriale, soulignant que la langue commune et les traditions partagées constituent la force de ce peuple.
Actualités
En avril, l’artiste Engo a sorti le deuxième titre de son E intitulé « Mille à l’heure », disponible sur les plateformes de streaming telles que YouTube Music, Spotify, Apple Music et Deezer. Vous pouvez également suivre l’artiste sur Facebook et Instagram.
Retranscription de l’interview filmée de Engo dans les studios de Savoir-Faire Ekang à Paris, France.