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ENCYCLOPEDIE DES SAVOIR-FAIRE EKANG - ENSAFE

Nelly Belval, Actrice et Productrice Gabonaise, personnage vedette de la série à succès dénommée EKI « Moi le Français, je l’ai appris au CP1 »

Nelly Belval Sotigui Awards 2022

Nelly Belval, Star de la série Eki et lauréate du Sotigui awards 2022

Femme à plusieurs casquettes, mère, épouse, productrice, créatrice de flux et actrice, Nelly BELVAL est une jeune Gabonaise originaire de la province du Woleu-Ntem dans le nord du Gabon. Grâce à sa devise « OSSO » qui veut dire « aller de l’avant », elle a su briser le plafond de verre et devenir une icône, une étoile montante du cinéma africain grâce à la série Eki récompensée aux SOTIGUI AWARDS 2022 dans la catégorie « Meilleur espoir africain série tv ».

Personnalité Fang inspirante qui porte non seulement les couleurs de son pays très haut à travers le monde, mais ceci grâce à son ancrage aux valeurs Ekang qui chaque jour lui servent de guide et de conseil afin de ne pas se perdre et d’aller toujours de l’avant.

Nelly BELVAL, à travers son travail et ses réalisations a su gagner la reconnaissance de « personnalité exceptionnelle et inspirante ». Elle nous apprend qu’une femme ne doit pas craindre de rêver grand, parce qu’une femme peut faire tout ce qu’elle veut et que malgré les difficultés et les embûches du parcours, il ne faut jamais abandonner un rêve, il faut le mettre au fond de notre cœur.

Bonjour. Pour commencer, dites-nous qui est Nelly BELVAL ?

Nelly BELVAL, est une Gabonaise originaire de la province du Woleu-Ntem dans le nord du Gabon. Une épouse, une mère, productrice, créatrice de séries et aujourd’hui actrice. Une femme qui évolue dans le domaine de l’audiovisuel.

Actrice et productrice, comment êtes-vous entrée dans l’univers du cinéma ?

J’aime le cinéma à la base, je fais des émissions tv, des flux, beaucoup de flux, deux secteurs complètement différents. Je m’étais toujours dit que jamais je ne mettrais mes pieds dans le « cinéma du cinéma », c’est trop compliqué et il faut être très passionné. C’est l’autrice de la série Eki lorsqu’elle apporte l’idée originale et que je vois que derrière il peut y avoir un vrai message pour les femmes, afin qu’elles puissent connaitre leurs droits et devoirs. D’autres part, c’est aussi parce que j’ai voulu associer le destin d’une grande juge ; la Juge Eki à un thriller palpitant. Alors je me suis dit : « pourquoi pas, je vais en faire une, cela ne veut pas dire que je rentre dans le monde du cinéma, non… »  Mais finalement, j’y suis rentrée et je m’y sens bien.

OSSO. TV, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Alors, « OSSO » c’est un mot de chez moi, un mot de ma langue maternelle le Fang qui veut dire aller de l’avant, toujours devant. C’est vraiment le mot qui caractérise tout ce que je fais dans le domaine professionnel et c’est cet état d’esprit qui guide les esprits de toutes les équipes d’OSSO.TV

Quel regard portez-vous sur le cinéma africain ?

Pour moi, le cinéma africain est en train de prendre de plus en plus de l’ampleur. Eki par exemple, c’est la douzième création originale de Canal+. Depuis on a eu d’autres qui sont sorties au-delà des créations originales Canal+. Il existe tout un univers en plein essor. Nous avons aussi le digital qui devient une plateforme incontournable et qui permet de pouvoir mettre à la disposition du grand public le cinéma africain. C’est un cinéma qui a de l’avenir, ce n’est encore qu’une petite pépite que l’on est en train de nettoyer pour la faire sortir et au moment où elle sera vraiment à son apothéose, je pense qu’il va y avoir le digital qui va accompagner tout cet ensemble.

Nelly Belval série Eki

Quelles sont vos plus grandes satisfactions et vos insatisfactions dans votre métier ?

Ma plus grande satisfaction est de voir cette belle équipe parce que OSSO c’est une cinquantaine de personnes et voir ces équipes qui évoluent, s’épanouissent et prennent du plaisir à travailler ensemble. Aujourd’hui, j’évolue entre le Gabon et la Côte d’Ivoire et à Abidjan, nous avons le studio qui est implanté là-bas et voir des gens qui portent le projet parce qu’ils se sont appropriés la société, je crois que c’est ma plus grande satisfaction. Maintenant en termes d’insatisfaction, c’est de ne pas pouvoir faire plus. J’aimerai depuis que l’on a sorti Eki faire deux, trois voire quatre fictions par an, j’aimerai pouvoir en même temps continuer à créer des flux, créer les séries, faire monter des équipes, créer des plans de carrière. Tellement de choses mais on ne peut pas tout faire, il faut prendre le temps de bien faire les choses.

Selon vous, quel impact le Cinéma peut-il avoir sur la tradition ?

Alors j’espère un impact important parce qu’aujourd’hui et malheureusement nous avons nos langues qui se perdent. Moi le Français je l’ai appris à l’école, je me rappelle que j’avais un petit nom par lequel on m’appelait à la maison et la veille de ma première rentrée scolaire au CP1, ma mère m’appelle et me dit : « On va t’appeler Nelly OBONO ADZABA, lorsque tu vas entendre ce nom saches que c’est toi. » Le Français je ne connaissais pas, je ne parlais que le Fang et j’ai dû apprendre le Français. A présent, lorsque je suis face à quelque chose qui est compliquée pour moi, je la traduis en Fang pour mieux comprendre. J’espère de tout cœur que le cinéma aura un impact important parce que nos langues et nos traditions se perdent. Si en plus du monde aujourd’hui dans le cinéma on y met nos traditions, que l’on fasse des scénarios, des projets qui tournent autour, cela peut-être des fictions avec des choses très bien faites, nous allons donner aux générations qui arrivent l’envie de regarder ça et de s’imprégner de nos valeurs culturelles.

EKI, la famille, c’est sacré. Tout Ekang (Fang) est automatiquement interpellé par ce petit mot sacré « EKI » Quel est le message transmis au travers de cette série de dix (10) épisodes ?

Il y a plusieurs messages, l’un des messages majeurs était de permettre une prise de conscience des femmes en leur disant que peu importe les problèmes qu’elles peuvent rencontrer dans leurs couples, il existe des solutions juridiques, parce que nous avons constaté que lorsque les femmes sont confrontées aux problèmes de couple, rares sont celles qui vont regarder le code civil. J’ai eu beaucoup de retour de femmes qui m’ont appelé ou envoyé des messages me disant : « Mais c’est mon histoire que vous avez raconté au travers de tel cas…» l’autre message que l’on voulait faire passer à travers EKI était que les jeunes filles se réapproprient leur identité culturelle, leur identité africaine et ce dans tous les domaines. Vous voyez dans la première scène, la mère d’Eki va lui reprocher la manière dont elle porte ses cheveux courts et crépus, pourquoi elle ne porte pas de perruque et elle de lui dire qu’elle aime ses cheveux tels qu’ils sont. On ne se rend pas compte mais il ne s’agit pas juste des cheveux, derrière cela il y a toute une identité, toute une histoire. Enfin, Eki c’était aussi de découvrir le monde juridique parce qu’il y’a très peu de séries qui ont pu rentrer dedans, c’était une ouverture dans le domaine. Eki, c’est plein de messages et chacun peut en tirer quelque chose…

Pouvez-vous nous livrer en exclusivité s’il y aura une suite à la précédente saison car les fans en redemandent.

Alors, la question de la suite d’EKI on me la pose tout le temps, je l’ai depuis des mois, chaque jour je reçois des messages. Je ne peux pas dire Non, je ne peux pas dire Oui non plus. Je suis en discussion avec mes partenaires à ce sujet, nous sommes en train de voir et dès que j’ai le feu vert je pourrai communiquer là-dessus.

 

Pensez-vous avoir atteint votre objectif avec cette série ?

S’agissant de la série elle-même je pense que « Oui » elle a atteint son objectif, il y a eu une émulsion et des retours incroyables et pas juste au Gabon ou au niveau de l’Afrique mais aussi d’autres continents ; Martinique, Nouvelle Calédonie. En fait le projet a été porté à travers le monde et c’est le Vert-Jaune-Bleu (N.D.L.R couleurs du drapeau du Gabon) qui a été mis en avant. Dans ce contexte, l’objectif d’Eki a été atteint. Et je dis aussi « Non » parce que en fait, je ne fais que commencer et parce que je pense que je suis sortie d’une zone de confort mais en y entrant à nouveau dans une autre. Du coup, j’ai tout à faire.

 

La distinction aux SOTIGUI 2022 dans la catégorie « Meilleur espoir africain série tv ». Comment avez-vous vécu ce moment et que représente ce trophée pour vous ?

Ce trophée pour moi c’est la reconnaissance du travail d’actrice, de se rendre compte que des monuments constitués en comité ont jugé que je méritais ce prix, je trouve ça…, C’est incroyable pour moi. En même temps, c’est une reconnaissance, mon premier rôle, mon premier trophée. Je pense que je ne pouvais pas demander mieux.

Enfin, si Nelly BELVAL avait un conseil à donner aux femmes africaines en général et Ekang en particulier, ce serait lequel ?

Pour les femmes Ekang, je pourrais déjà dire que la culture pour moi c’est une grande partie de la richesse que j’ai aujourd’hui. Nous nous basons sur notre culture et pour moi, c’est l’essence même pour monter. Il ne faut jamais oublier ou mettre de côté cette part de nous. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde qui va de plus en plus en se modernisant mais nous les Ekang, avons encore cette force de pouvoir aller vers le futur en ayant comme arme notre tradition et cela je sais que nous pouvons encore la porter. D’ailleurs nous le portons, nous sommes l’une des ethnies qui aujourd’hui fait encore attention à la langue maternelle. Nous ne devons donc pas oublier ce côté-là. Pour les femmes en général : Croyez en vos rêves et faites parler votre cœur. Mettez votre rêve au fond de votre cœur car il n’y a rien que l’on demande avec le cœur que l’on ne puisse avoir. Battez-vous, cela ne veut pas dire que vous n’allez pas tomber, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de difficultés. Si bien sûr mais nourrissez-vous de ça et battez-vous. Une femme lorsqu’elle le veut peut faire tout ce qu’elle veut…

Sveltana Adah Mendome, Repoter Savoir-Faire Ekang Gabon

Autre articles sur le cinéma Gabonais : Serge Abessolo, Acteur Gabonais

Interview Nelly Belval – Novembre 2022

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