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Bedine Essomba, le nouveau souffle de la musique Bikutsi

Bedine Essomba Cameroun

Bedine Essomba est sûrement l’une des révélations de l’année 2023 avec la sortie de son titre « Condescendance » qui a replongé les mélomanes une vingtaine d’années antérieures, au temps des grands barons de la musique dite Bikutsi. D’une voix atypique et envoûtante, son titre continue de tourner sur les plateformes et les réseaux sociaux, donnant lieu à des reprises. Bedine est aussi un parolier, un « artiste à texte » qui sait choisir des thèmes qui touchent profondément ses fans. Dans les lignes qui vont suivre, vous découvrirez cette étoile montante de la musique Bikutsi slow jam.

De son vrai nom Essomba Bienvenu Dénis, son père était de la tribu Beti Ewondo de la grande famille Mvog Tsoung-Mballa de la maison Mvog Effa, du village Minkoa Meyos par Nkolbisson. Sa mère était également de la tribu Beti de la grande famille Mebarkoana de la maison Mvog Ndobo, du village Ongot par Nkol Nkoumou. Il est né à Minkoa Meyos et a grandi dans le quartier Ekounou 2 près du palais de justice (Yaoundé).

Bedine a commencé la musique en 1995 à la suite de la perte de ses parents. Il fut orphelin très tôt et seule la musique apaisait sa tristesse. Lorsqu’il écoutait une chanson, il ressentait en lui une paix intérieure. A l’écoute de ses musiques, on retrouve un thème récurrent qui est la souffrance. A travers la musique, il exprime la douleur d’avoir perdu son père 6 mois après que sa mère fut tombée enceinte de lui et 6 mois après sa naissance, sa mère est décédée à son tour. Il fut élevé par la petite sœur de son père qui selon ses mots «ne lui a pas du tout, donné le lait » (expression camerounaise pour dire « mener la vie dure » ndlr).

Bedine Essomba

Bedine n’a pas fait d’école de musique ni pris des cours de chant, il a appris à chanter en écoutant les autres. Lorsqu’il écoutait une belle chanson, il se donnait le défi d’arriver à chanter exactement comme l’auteur et cela lui a permis d’acquérir plusieurs techniques de chant en plus des siennes. Le résultat est celui que le monde apprécie aujourd’hui.

La toile découvre réellement Bedine en Octobre 2023 à travers son titre « Condescendance » réalisé par Thierry Abe et en featuring avec le célèbre artiste Lucky+2 pourtant, Bedine avait sorti le titre « L’orphelin » il y a 5 ans et « Enying meboua » il y a 7 ans, nous lui avons posé la question : pourquoi un talent comme le sien n’est alors découvert qu’en 2023 ? Sa réponse fut la suivante « Le temps appartient au maître du temps, sinon c’est simplement le succès qui n’a pas répondu rapidement à l’appel. Donc si le succès vient répondre présent en 2023, je dis Merci. Et aussi, en toute chose, il faut mûrir. Toutes les années passées dans l’ombre m’ont permis d’apprendre auprès des aînés et j’en suis ravi. Chaque artiste a une mission et son thème est choisi par le grand architecte (DIEU) et les vrais artistes ne cherchent pas quoi chanter, les chansons sont naturellement à leur disposition, chacun selon le thème qui lui est attribué. »

Quant aux styles musicaux de Bedine, il chante du Bikutsi avec un zeste d’afro beat. Le bikutsi étant la musique d’anthologie de son ethnie et pourquoi le choix de l’afro beat ? Parce qu’il souhaite que ses œuvres s’exportent au-delà des frontières de son pays le Cameroun et de l’Afrique, son continent.

Ses inspirations musicales sont les chanteurs Mbarga Tino, Messi Martin, Richard Amougou, Aï Jo Mamadou, Ndongo Marry, Sergeo Polo , Erico, Lokua Kanza et bien d’autres.

Hormis le chant, Bedine a commencé à prendre quelques cours de piano et se projette dans le futur sur scène jouant au clavier.

L’agenda

Dans les jours, les mois et les années à venir, Bedine et son équipe prévoient une tournée médiatique sur toute l’étendue du territoire camerounais, des singles, et même un album.

Bedine Essomba

Son mot de la fin

« Mon message concerne principalement la nouvelle génération. Je leur conseille d’apprendre leur langue maternelle, de renouer avec leur culture, de mettre davantage l’accent sur leur développement personnel et moins sur les richesses de la terre. » Bedine Essomba

Felix Atemengue, Yaoundé, Cameroun

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