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ENCYCLOPEDIE DES SAVOIR-FAIRE EKANG - ENSAFE

Odome Angone : Le patriarcat est un legs colonial

Odome Angone

Odome Angone, une inspiration pour la jeunesse africaine

Originaire de Mitzic dans le nord du Gabon, Madame ODOME ANGONE est avant tout une mère à plein temps avant d’être une enseignante-chercheuse titulaire d’un Doctorat en Philologie Espagnol et Spécialiste en littératures africaines et afro-descendantes en Français et en Espagnol. A cheval entre plusieurs pays et plusieurs cultures, elle nous enseigne que la culture Fang comme toutes les autres cultures trouve sa particularité dans sa gastronomie, dans le dynamisme et la fierté de son peuple et dans ses racines.

La langue étant le porte flambeau de toutes ces valeurs, raison pour laquelle il est primordial pour chaque Ekang de préserver sa langue. Madame ODOME ANGONE ne manque pas de nous rappeler que le répertoire musical Fang chante et célèbre l’amour, c’est pourquoi nous devons puiser dans ce patrimoine pour réapprendre à nous aimer.

Qui est ODOME ANGONE pour le public de Savoir-Faire-Ekang qui ne vous connaît pas ?

Gabonaise d’origine, née à Mitzic dans le Nord du Gabon, il y a une quarantaine d’années, le 2 mars 2023 j’ai eu exactement 43 ans. Je suis aussi mère (je tiens à le préciser ici parce qu’être mère est un travail à temps plein, bien que non rémunéré).

Sur le plan professionnel, je suis Enseignante-chercheuse en poste à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pour ce qui est de mon profil académique, j’ai un doctorat en Philologie Espagnole obtenu en 2012 à l’Université Complutense de Madrid. Je suis me suis spécialisée en littératures africaines et afro descendantes, en Français et en Espagnol. Depuis quelques années, je m’intéresse par ailleurs aux féminismes africains. Disons que j’ai volontairement attendu d’avoir 40 ans pour en faire un objet d’étude à cause de l’engagement militant que cela suppose. Je ne voulais pas uniquement me limiter à écrire sur la question. Il me tenait à cœur de plonger dans cet univers à partir de mes origines fang.

Enseignante-chercheure, Analyste-bloggeuse, Ecrivaine et surtout grande promotrice de la culture Fang…Pouvez-vous nous parlez de votre parcours ?

J’aborde les grandes lignes de cette question dans la première réponse que j’ai donnée précédemment. Pour ne pas me répéter, j’ajouterais à ce qui a été dit plus haut que j’ai grandi entourée par des grands-parents auprès desquels j’ai appris la plupart des savoirs expérientiels que je partage au quotidien via tout type de support pédagogique dont les réseaux sociaux. Celles et ceux qui me lisent régulièrement sur Internet disent que je suis une promotrice de la culture Ekang, disons une Ambassadrice culturelle, en réalité, je partage simplement mes souvenirs d’enfance, mes expériences. Je mets aussi en valeur, sans calcul, la gastronomie avec laquelle j’ai grandi. Il se trouve qu’elle a une étiquette, Fang. Disons que je ne me dis pas qu’en faisant telle ou telle publication sur tel sujet, je suis en train de devenir une « grande promotrice de la culture Ekang » ou une « Ambassadrice culturelle ». De nos jours, le partage est un acte de générosité, je partage parce qu’écrire c’est léguer une part de soi à l’humanité.

Sur le plan de la recherche scientifique, je travaille sur les questions identitaires en lien avec la quête des origines en Afrique subsaharienne. En tant que chercheuse, j’analyse les stigmates de la colonisation dans l’imaginaire collectif en Afrique francophone. L’assimilation culturelle a eu pour conséquence à nos jours l’auto-dévalorisation de notre patrimoine culturel à plusieurs niveaux: honte de soi, haine de soi, obnubilation pour autrui, dépigmentation, défrisage de cheveux, fascination pour l’ailleurs lointain, mystification des cultures occidentales. Or, l’Afrique est une mine d’or inépuisable en termes de créativité grâce précisément à sa diversité culturelle, humaine et linguistique.

Lorsqu’on vous suit sur les réseaux-sociaux, on se rend tout de suite compte que vous-êtes fortement ancrée dans la culture Fang que vous n’hésitez pas à faire découvrir aux autres. Au-delà de votre profession et de la passion, n’y a-t-il pas une raison ou une situation particulière qui vous motive à faire la promotion du savoir-faire et du savoir-être Fang ?

La transmission est un exercice continu, de génération en génération. Lorsque j’étais enfant, les réseaux sociaux n’existaient pas via des supports numériques. Un réseau social était d’abord composé des membres de la famille restreinte ou élargie, ami(e)s, proches et connaissances. Avec le temps, les jeunes générations n’ont plus accès à ce que nous avions, le lien humain et social a subi une cassure profonde, désormais on est « en contact » à travers des algorithmes du numérique. C’est pourquoi, je ne rate pas une occasion pour transmettre le peu que je sais via ces canaux. Il serait anachronique de ne pas parler le langage de nos interlocuteurs (les jeunes), pour mieux atteindre cette cible. À dessein, souvent, je publie en ligne pour avoir accès au plus grand nombre tel une personne qui jette une bouteille à la mer.

De plus en plus dans les débats nous entendons cette affirmation disant que nous vivons la dernière génération de Fang et que les us et traditions des Fang sont désormais condamnés à disparaitre avec la future génération. Que pensez-vous de cette affirmation ?

Cette préoccupation devrait unanimement nous interpeller. Une langue vivante ne (sur)vit que grâce à ses locuteurs et locutrices. Parler une langue c’est maintenir vivante la civilisation qu’elle héberge et tout l’imaginaire qui va avec. Je vous prends un exemple banal. Le jour où il n’y aura plus de locuteur Fang, ce sera la mort programmée du Mvet Oyeng. Imaginez-vous un Fang sans Mvet. La langue Fang qu’on y parle sauvegarde un narratif mythologique propre à une rhétorique en faveur de la survie de la mémoire collective. D’un point de vue esthétique, le Mvet est un genre littéraire dans un registre épique. C’est une grande richesse. On ne vit pas sans racines. Un être humain est à l’image d’un arbre. Vivre sans ancrages, c’est être dépossédé de soi, c’est survivre sans repères. C’est être à la merci de n’importe qui/quoi. C’est être vulnérable, fragile, nu, sans consistance. Fang ou pas, nous ne devons pas accepter de façon servile de voir des langues africaines mourir sans agir. Continuer de les parler c’est agir dans ce sens.

Que pensez- vous de l’union des Fang de la Guinée-Equatoriale, du Gabon et du Cameroun ?

Cette question me semble incomplète et ne précise pas non plus le contexte. De quelle union s’agit-il ? A quelle occasion ? Pour quel(s) objectif(s) ? De façon générale, toute union fait la force tant qu’elle œuvre durablement pour la sauvegarde d’un patrimoine commun. Les frontières africaines politiques en l’état actuel sont le fruit d’un acte exogène, la Conférence de Berlin entre autres. De ce fait, la communauté Fang-Ekang est de nos jours, une grande famille transfrontalière. Organiser des rencontres périodiques pour nous (re)connaitre est un atout fédérateur à encourager.

Selon vous, quelle est la particularité de la culture Fang ?

La langue, la civilisation qu’elle héberge et véhicule, sa gastronomie, la dynamique de son peuple, l’énergie qui s’en dégage, la fierté de ses racines. J’avoue que tout ce que je viens d’énumérer n’est pas une particularité Fang. On retrouve ce sentiment de fierté partout où dès l’enfance, on vous inculque progressivement la dignité humaine et le respect de soi qui commence naturellement par la confiance en soi.

Vous intervenez beaucoup dans le domaine du  féminisme. Selon vous, peut-on parler d’une approche genre dans l’organisation sociale Fang qui se veut exclusivement patriarcale ?

Le patriarcat est un legs colonial. Le patriarcat en tant qu’épine dorsale institutionnelle visant le contrôle des corps « autres » et la naturalisation binaire des inégalités de sexes, au sein de l’administration postcoloniale, est mis en pratique dans le cadre de la politique familiale à partir d’une adoption mimétique, à la virgule près, du code Napoléon de 1804 en héritage, lequel dote la figure masculine d’une puissance maritale oppressive, réduisant sans date butoir la femme en une mineure sous tutelle juridique, économique, intellectuelle et matérielle du conjoint. Il suffit de consulter les codes civils de certains pays francophones subsahariens pour se rendre à l’évidence des similitudes frappantes pour la simple raison que la copie d’origine est la même.

Vous êtes également autrice d’un ouvrage au titre assez évocateur : « Femmes noires francophones », une réflexion sur le patriarcat et le racisme aux XXe-XXIe siècle. Pourquoi avez-vous écrit ce livre ?

On écrit pour susciter le débat, donner un avis sur des questions qui nous concernent et pour lesquelles on se sent interpellée. On écrit aussi pour porter un message, assumer une voix. On peut aussi écrire de façon égocentrique pour rappeler au monde que : j’existe et voici ce que je pense.

En 2020, j’ai publié ce livre pour rappeler qu’à 40 ans, je n’attends plus d’être validée par la société. J’ai écrit ce livre pour assumer tout simplement, pour titiller aussi et rappeler que tout silence n’est pas synonyme de consentement.

Dans la tradition Fang, cuisine et séduction féminine vont de pair. Quel est le met Fang préféré d’ODOME ANGONE pour une mission de séduction, aussi une astuce typiquement Fang pour relever le goût d’un plat ?

Toute cuisine est une opération de séduction du palais convié, peu importe la culture. Pour ma part, je ne suis pas la personne indiquée pour répondre à votre question. Je ne cuisine pas pour séduire, je cuisine pour me faire plaisir. Toutefois, j’ai l’impression que vous avez lu par télépathie un article scientifique que je vais publier sous peu sur un mets-phare et symbolique chez les Fang, n’nam ngoane appelé aussi nkona-ngoan, selon les variétés dialectales des aires linguistiques ayant en partage le Fang. L’article s’intitule : « ANITA E(S)T LE MYTHE DU TOBGUEÇI 

Un glossaire gastronomique tiré du dictionnaire amoureux de la langue Fang ».

Le travail analyse le patrimoine gastronomique Fang en lien avec les rapports sociaux de sexe. La perspective met en lumière d’une part Anita (ou n’nam ngoane) et le mythe du tobgueçi ; d’autre part la fonction politique de la belle-mère vis-à-vis de son gendre chez les Fang. N’nam ngoane est mon plat phare à cause de la symbolique qu’elle revêt.

 

Pour finir, quel conseil donnerez-vous à ces jeunes Ekang qui ont honte d’affirmer leur appartenance ethnique et culturelle ?

La honte est une construction idéologique. A honte de soi celui ou celle dont on a humilié les repères, à qui on a inculqué la honte de soi, l’être humain dépossédé de sa substance. Il ne suffit pas de « conseiller » quelqu’un pour soigner la honte de soi. La première étape consiste à déconstruire les schémas à partir desquels les personnes affectées ont été socialisées en grandissant. Une question simple peut alors se poser : on a honte de quoi ? A partir de quand ? Pourquoi ? On a honte de soi lorsque ce qui vous représente a été souillé, avili, vilipendé, dévalorisé, rabougri, insulté, appauvri.

Sortir de la honte de soi, c’est réaliser ce piège et chercher des pistes de solution pour s’en défaire, en se réappropriant son identité, ses valeurs, son regard, son être, ses racines profondes. La honte est un vêtement invisible.

Le déni et le rejet sont des tares lorsqu’on a honte de soi. Il faudrait donc commencer par ne plus sombrer dans le déni ni le rejet de soi. Par exemple, une personne qui se dépigmente la peau a honte de sa couleur de peau (même si elle ne le dit pas), elle tentera par tous les moyens de se nier. Une personne qui porte une perruque cache une chevelure présentée comme dévalorisante. Elle ne s’assume donc pas. Une personne qui imite un accent cherche à devenir quelqu’un d’autre pour correspondre à un format. C’est aussi le cas d’une personne (Fang ou pas) qui a honte d’elle-même ou de sa culture. Elle cherchera des moyens à sa portée pour s’autodétruire en s’auto-dévaluant, notamment par l’auto-dérision, l’injure facile, l’autoflagellation, etc. Cela a de graves conséquences dont la honte de soi, entre autres.

 

A titre personnel, je suis à cheval entre plusieurs pays, plusieurs cultures et plusieurs façons de voir la vie. Plus je vais vers autrui, plus j’en apprends, davantage je me rends à l’évidence qu’on ne peut pas être respectée si on ne se respecte pas soi-même. S’accepter c’est la première phase pour qu’autrui aussi vous accepte. Être respecté(e) commence le jour où vous imposer le respect autour de vous sans le mendier en toute authenticité. Être authentique, ce n’est pas s’enfermer sur soi, c’est s’ouvrir à d’autres tout en préservant vos valeurs. L’identité est une construction en processus continue qui commence assurément par une culture de l’amour de soi. S’aimer, c’est apprendre à s’accepter.

Je peux comprendre que lorsqu’on est jeune et qu’on se trouve bombardé sans répit par des images méprisantes présentant l’Afrique comme la misère du monde, il n’est pas facile de s’accepter. Nous devons aussi savoir que le bombardement d’images rétrogrades sur l’Afrique est un combat politique où tous les coups bas sont malheureusement permis. Il y a de grands enjeux socio-économiques pour lesquels ceux qui veulent voir ce continent basculer définitivement entre les mains d’autrui, ont tout intérêt à ce que nous nous détestions d’abord. Or l’Afrique et son patrimoine culturel, son capital humain sont le socle consubstantiel qui nous tient tou(te)s en vie. Nous devons réapprendre à nous aimer pour tordre le cou à la honte de soi. Savez-vous que la plupart du répertoire musical Fang chante et célèbre l’amour. L’élone est un exemple illustratif. Nous devons réinvestir ce patrimoine pour nous aimer à nouveau. C’est pourquoi nous devons perpétuer nos langues. Un(e) jeune Fang qui ne parle pas Fang, ne saura jamais que la musique Fang regorge d’un répertoire d’amour de soi.

Femmes Noires Francophones Odome Angone

Pour marquer le mot de la fin, j’aimerais finir cet entretien avec une sagesse de chez nous concernant MENGANE et AWOULA.

En Fang il y a deux types de contes, owoula (singulier de « awoula ») et ngane (au pluriel « mengane »). Souvent, “ngane” est un court métrage parce qu’on doit pouvoir en tirer une moralité à l’adresse des plus jeunes. En revanche, “owoula” est un format long métrage qui nécessite plus de réflexions. Son format est plus adressé à de jeunes adultes. Quand on est très jeune ou adolescent, on préfère ngane à owoula. Dans owoula, les vivants et les morts cohabitent, ça fait un peu peur et on a du mal à comprendre les nuances. Or dans ngane les personnages principaux sont principalement les non-humains incarnation des donneurs de leçons à des humains trop imbus.

Je vais vous raconter le classique des classiques : “koulou ba nze”.

Les deux personnages sont diamétralement opposés en tout et pour tout, mais ils sont curieusement amis à leur manière. On dit que les contraires s’attirent. Koulou la tortue se caractérise par sa perspicacité et son intelligence fine, en revanche notre cher Nze la panthère reste convaincu qu’avec la fougue que lui confère sa force physique, il/elle peut aller au bout de ses objectifs le nez dans le guidon.

D’entrée de jeu, tout le monde peut parier en faveur de Nze quand il s’agit de faire une course. Mais Koulou compte sur son intelligence fine pour arriver au bout de ses stratégies qui ridiculisent toujours Nze la panthère.

Je vous donnerais la moralité à la fin.

Il y a plusieurs contes associés à ces deux personnages, par exemple celui au cours duquel les deux décident de tuer chacun sa mère. Je vais vous raconter celui au cours duquel les deux vont faire la course. Evidemment Nze se moque de Koulou rassuré que face à une tortue, la force écrasante d’une panthère va laminer copieusement son compétiteur.

Chacun est au point de départ, à vos marques, prêt, partez.

Les deux concurrents démarrent. Nze carbure, avant même le départ il sait qu’il est donné favori cependant à chaque fois qu’il regarde derrière-lui sa sagacité l’aveugle au point où il ne voit pas de Koulou. Fatigué de courir, à un moment donné lorsqu’il marque une pause, Koulou et lui sont côte à côte. La situation se répète indéfiniment. Épuisée, Nze la panthère au bout d’un moment jette l’éponge. En mauvais perdant, il refuse sportivement de reconnaitre sa défaite face à Nkoulou à qui il promet une bonne bastonnade pour ne pas perdre la face. Koulou alors très malin, se terre dans sa carapace d’où Nze très irritée ne peut l’atteindre.

En bon stratège, la veille de la course, Koulou connaissant ses limites a ameuté toute sa famille de génération en génération et les a planqué tout le long du circuit tracé de sorte qu’en réalité, lorsque la panthère s’arrête pour reprendre haleine il trouve toujours sur son chemin au moins une tortue qu’il croit être la tortue de départ. Or c’est une nouvelle.

Nous coupons le ngane ici, pour ne pas entrer dans les détails.

Nombreuses sont les leçons à retenir.

– L’apparence est trompeuse. Les préjugés jouent souvent des tours à ceux qui souffrent du complexe de supériorité.

–  II ne suffit pas d’être physiquement plus fort pour se croire plus futé.

–  L’intelligence ne se décrète pas par la force physique.

–  Le collectif gagne toujours durablement face à celui qui fait cavalier seul à cause de son égo.

– On gagne en humilité lorsqu’on perd face à « plus faible ».

–  D’ailleurs il n’existe pas de plus faible, de chacun on apprend toujours quelque chose.

–  Ce n’est pas la force qui nous conduit au bout de nos combats mais l’intelligence fine, grâce à la bonne stratégie.

–   Ne pas confondre force et précipitation.

– Est fort-e celui/celle qui arrive au bout de ses “peines”.

Koulou n’est peut-être pas physiquement performant pour dévaler des kilomètres en un temps record face à un Nze fougueux mais il a un avantage comparatif, le génie de koulou fait de lui de loin le plus futé que Nze la panthère grâce à la sagesse et à la lucidité qu’il place au-dessus de toute décision.

Vous voyez si je ne parlais pas fang, je n’aurais pas eu le privilège d’apprendre toute la richesse de ce conte.

Je vous remercie pour cette belle conversation qui m’aura fait beaucoup de bien. J’espère que vos lecteurs en apprendront quelque chose.

Excellent mois de mars à toutes vos lectrices !

Propos recueillis par Madame Sveltana Adah Mendome

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