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ENCYCLOPEDIE DES SAVOIR-FAIRE EKANG - ENSAFE

Le Manifeste « Génération Ekang-Gabon, Peuple – Société – Culture des Fang anciens »

Venant Debomame Generation Ekang Gabon

Chronique spéciale sur le livre « Génération Ekang-Gabon, Peuple – Société – Culture des Fang anciens  » publié chez Edilivre

« Chaque Ekang est conscient que le bon vivre, la paix ne se donnent pas, ils se combattent et s’arrachent car la vérité n’est que vérité qu’à la fin »

Venant Débomame est né à Bitam dans le nord du Gabon. Après ses études primaires et secondaires, il entre à l’Ecole polytechnique de Masaku à Franceville. Il obtint le grade d’Ingénieur des travaux option Génie civil. Il est un membre fondateur de l’ONG Génération Ekang ayant pour siège Libreville qui cette année, a ouvert une branche du côté de Port Gentil au Gabon.

Le livre Génération Ekang-Gabon de l’auteur Venant Débomame est un livre engagé qui commence par une brillante préface de l’illustre auteur Cyriaque Akomo-Zoghe, Enseignant-Chercheur, Maitre-Assistant à l’Ecole Normale Supérieure de Libreville au Gabon.

M.Akomo-Zoghe commence par définir ce que veut dire « Ekang » en langue Fang « Ekang agneghe bikang, bikang biakang mam, bikang biye ekulga anyu, bikang bialere zene y’enying » et par la suite fait un parallèle avec la civilisation Africaine-Egyptienne qui se résume en ces 3 réalités : la parole, la lettre et le peintre.

La parole « toute chose a été faite par elle et rien de ce qui a été fait, n’a été fait sans elle. » Jean 1 :2,2.

La lettre : les Ekang qui vivaient dans les villes de Hamata, Kom-Ombo et Assouan au Sud-Est de l’Egypte adoptèrent la « lettre » qui occupait une place importance dans l’initiation, le secret de l’immortalité par le truchement d’un rituel. Ils étaient des maitres-scribes.

Le peintre : qui jouait un rôle dans la représentation des couleurs, des formes et des tailles des hiéroglyphes. Le peintre se chargeait d’immortaliser les pans culturels et les transmettre aux jeunes initiés.

Gravure egyptienne

M.Akomo-Zoghe relève le fait que lorsque les Ekang parlent leur langue, cela est considéré comme du repli identitaire et on veut les conduire à perdre leurs valeurs, leur langue et les faire culpabiliser. Certains Ekang s’excusent d’être des Ekang lorsqu’ils sont devant les autres communautés, ils ont honte de ce qu’ils sont et demain iront dans les tribunaux pour changer leurs patronymes. Il qualifie cela de poison anti-Ekang primaire avec des slogans au Gabon comme « Tout Sauf Fang » (T.S.F) et au Cameroun « Les Beti ou la honte du Cameroun » (NDLR sur les Beti).

L’auteur Venant Débomame à travers ce livre veut présenter au peuple Ekang sa grandeur d’antan et surtout participer au combat de ses Pères qui est la sauvegarde du patrimoine culturel Ekang.

Ainsi, l’auteur se donne les objectifs suivants à court terme :

  • Parler de la culture Ekang en lieu et place de la culture Fang.
  • Sauvegarder par les ouvrages cette culture pour les générations futures.
  • Renouer avec nos us et coutumes à travers notre langue maternelle.
  • Se réunir en association pour venir en aide aux personnes âgées, aux jeunes filles mères, aux personnes atteintes du VIH.

L’auteur rappelle : au sommet de l’arbre généalogique se trouve Zang Amhata qui engendra Ngo’o Zang qui engendra Ma Ngo’o qui engendra Ta Ma, qui engendra Koba Ta qui engendra Kara Koba qui engendra AFIRI KARA alias EKANG RABIA. Les Rabia sont des gens largement ouvert au monde, très décisifs, ils détiennent les réelles qualités d’écoute et son souvent des vrais confidents dévoués. Ils sont capables de dire aux autres qu’ils n’ont rien compris et qu’eux seuls possèdent la bonne parole. 

Ils ont une intelligence vive et synthétique, une particularité, ils veulent tout savoir, tout connaitre et le mot « défaite » n’existe pas, ils sont égaux, voici les caractéristiques de l’Homme Ekang.

L’auteur rappelle le rôle de la femme chez les Ekang et écrit « Un Ekang n’humilie pas une femme ».

L’auteur décrit le jeu de stratégie Ekang appelé le Songo. Il parle des 5 types de Songo qui existent et nous raconte la belle histoire de Parfait Ekiki Metou, un Ntumu Ekang de Bitam du clan Nkodjeing qui est le maitre du jeu Songo et est mondialement connu, il a atteint le sommet et n’a jamais été battu.

L’auteur nous parle de notre alimentation, qu’est-ce qui la constitue, nous parle des étapes du mariage comme on le faisait avant et comme il se pratique de nos jours en précisant que seul le mariage coutumier est considéré par les Ekang comme valable mais en rappelant la valeur juridique du mariage civil.

L’auteur développe une analyse sur la religion Ekang en rappelant aux lecteurs que le Christianisme n’a jamais été étranger aux Ekang, ils l’ont pratiqué où ils vivaient à Amara en Ethiopie, Christianisme que les Grecs ont appelé « Orthodoxe » et ils le pratiquaient bien avant ceux qui le leur ont imposé comme religion à ce jour. Le mot Fang signifie « Chrétien » en langue Amharique, une des langues officielles de l’Ethiopie.

Enfin l’auteur parle de l’enterrement avec l’interdit de la crémation ; du combat pour la préservation de la langue maternelle et propose que le Fang soit une langue transfrontalière de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale).

Generation Ekang-Gabon

En conclusion

Ce livre d’une centaine de pages, très riche et passionnant est un parfait manuel pour tout Ekang qui cherche à connaitre ses origines, sa culture, sa tradition et sa spiritualité.

A travers ce livre il sait qui il est, d’où il vient et où il va. Ce livre lui permet de retrouver la mémoire oubliée, la confiance en soi et savoir qu’il n’est pas seul, enfin le prépare à son avenir.

Nous remercions l’auteur pour ce brillant livre et toute la pédagogie qui l’accompagne et implorons nos Ancêtres de le bénir ainsi que tous les contributeurs pour l’excellent travail qui a été effectué pour la prospérité.

« L’écriture étant l’acte de pérennisation par excellence, le Fang s’est saisi de cet instrument pour donner à voir au monde entier sa spécificité culturelle, étant lui-même un peuple d’écriture, Ekang » Cyriaque Akomo Zoghe, 1er congrès International Fang de Mitzic, p97.

Fraternellement,

Les bureaux de l’association Savoir-Faire Ekang (France, Cameroun et Gabon).

Livre : Génération Ekang-Gabon, Peuple – Société – Culture des Fang anciens

Publié chez Edilivre

Vendu chez : Amazon France, Fnac

Auteur : Venant Débomame Zue Ntougou

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