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Oyem Ma Ville Que J’aime, une association dynamique

Le Collectif Ma Ville Que J’aime (MAVA)

Le Collectif « Ma Ville Que J’aime » (MAVA) a été créé en 2020 par Steeve Nguema, un Ingénieur intégrateur multimédia. Le but principal de MAVA est de soutenir et de promouvoir des projets qui améliorent la qualité de vie dans les villes gabonaises. Les membres du collectif se concentrent sur l’encouragement des initiatives entrepreneuriales locales, l’assistance aux populations en situation de précarité, la promotion des langues, de la culture et des traditions locales. En outre, MAVA utilise les plateformes numériques pour créer une empreinte digitale des villes de province, en partageant des contenus multimédias et en organisant des événements culturels. Ce collectif laisse entrevoir le dynamisme de la diaspora gabonaise à l’étranger qui participe activement au développement du pays et qui est un modèle pour tous les jeunes restés sur le continent.

Monsieur Steeve Nguema, parlez-nous du Collectif MA VILLE QUE J’AIME (MAVA) et quelle est sa feuille de route ?

Le Collectif « Ma Ville Que J’Aime » (MAVA) est une association que j’ai eu l’honneur de fonder en avril 2020. L’idée de créer MAVA est née de ma passion pour le développement socio-économique et culturel des villes du Gabon, et de mon désir de voir ces communautés prospérer. En tant que Gabonais résidant en France, j’ai toujours ressenti un lien profond avec ma patrie et une volonté de contribuer à son essor.

Notre feuille de route pour les prochaines années est ambitieuse. Nous envisageons de lancer plusieurs projets, dont MAVAPreneur, qui vise à encourager l’entrepreneuriat féminin à Oyem, au Gabon. Ce projet offre un capital de démarrage et un accompagnement aux jeunes filles désireuses de créer leur propre entreprise. MAVA dispose pour le moment de 2 antennes au Gabon, Oyem et Libreville avec 18 membres, d’une antenne au Sénégal à Dakar avec une dizaine de membres et d’une antenne en France. Nous prévoyons également d’étendre nos activités à d’autres villes gabonaises, en mettant toujours l’accent sur l’innovation, la collaboration et la responsabilité citoyenne. Notre objectif est de créer un impact durable et positif sur les communautés locales, en les aidant à devenir plus autonomes et prospères.

L’on peut dire que l’association MA VILLE QUE J’AIME est un ambassadeur de la ville d’Oyem dans le monde. Grâce au travail que vous abattez, les gens qui vous suivent ont envie de découvrir cette ville. Selon vous qu’est-ce qu’il faut pour rendre à Oyem son dynamisme et en faire une destination internationale de choix ?

Notre travail vise à mettre en lumière les potentialités et les richesses de cette ville, afin de susciter l’intérêt et la curiosité à l’échelle mondiale. Pour redynamiser Oyem et en faire une destination de choix, plusieurs actions sont nécessaires.

Tout d’abord, il est essentiel que les ressortissants d’Oyem, tant locaux qu’expatriés, s’impliquent activement dans le développement de leur ville. Personne d’autre ne peut dynamiser Oyem à notre place. Cela passe par des initiatives variées, allant de l’entrepreneuriat à la culture, en passant par l’éducation et l’infrastructure. La construction d’une université, comme annoncée par le nouveau gouvernement de transition, est un pas dans la bonne direction. Elle permettra aux jeunes d’Oyem de poursuivre leurs études supérieures sans avoir à s’exiler dans la capitale, et contribuera à retenir les talents locaux.

De plus, l’émergence d’instituts supérieurs dans la ville crée un environnement propice à l’éducation et à la rétention des jeunes.

Il est également crucial que les ressortissants d’Oyem résidant en Occident, orientent davantage leurs investissements vers leur ville natale plutôt que vers des centres urbains plus établis comme Libreville. Avec une population d’environ 65 000 habitants, Oyem possède un potentiel commercial et entrepreneurial considérable.

La situation géographique stratégique d’Oyem, à la croisée des chemins entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale, est un atout majeur. Les améliorations prévues des voies routières vers ces pays voisins dans les deux prochaines années devraient faciliter les échanges commerciaux et stimuler l’économie locale.

Enfin, il est fondamental de renouer avec la richesse culturelle d’Oyem. Il y a une trentaine d’années, la ville était un centre culturel vibrant. Nous devons raviver cet esprit en initiant des groupes de danse traditionnels et culturels, en organisant des événements culturels d’envergure et en encourageant les initiatives entrepreneuriales. Ces actions stimuleront la jeunesse locale à entreprendre et à s’investir dans le développement de leur ville.

En résumé, pour redonner à Oyem son dynamisme et en faire une destination internationale de choix, il faut une approche holistique qui englobe l’éducation, l’entrepreneuriat, l’infrastructure, l’investissement et la culture. C’est en travaillant ensemble, en tant que communauté, que nous pourrons réaliser le plein potentiel de notre ville.

Le Collectif Ma Ville Que J’aime (MAVA)

Nous avons ouï dire que vous avez un projet de réalisation d’un documentaire-fiction appelé Akoakam, le Roc de Mendung, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ?

Il s’agit d’un documentaire-fiction qui se penche sur la vie extraordinaire d’Akoakam, une femme d’influence de la tribu Fang, qui a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la ville d’Oyem, au nord du Gabon. Akoakam était une femme d’influence qui a marqué à jamais l’histoire de Mendung (actuel quartier Akoakam à Oyem), un village du nord du Gabon, à une époque où cette région était sous la domination allemande, aux alentours des années 1900.

L’une des particularités de ce projet réside dans le fait que l’histoire d’Akoakam est principalement transmise par voie orale, et il y a peu, voire pas du tout, d’archives disponibles. Par conséquent, la recherche documentaire est un défi majeur pour nous. 

Le Collectif Ma Ville Que J’aime (MAVA) Paris

En effet, pour reconstruire son histoire de manière authentique, nous devons nous rendre en Allemagne avec ma co-productrice. C’est là que la majeure partie de nos recherches actuelles nous mène, ce qui est tout à fait logique puisque l’histoire d’Akoakam se déroule en pleine période de colonisation allemande.

Pour l’instant, notre équipe travaille activement à la recherche de fonds pour produire un documentaire de haute qualité, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Notre ambition est de voir ce documentaire diffusé sur l’une des principales plateformes de streaming, telles que Netflix ou Amazon Prime Video. 

C’est un objectif ambitieux, mais nous pensons qu’il est important de viser haut pour que l’histoire d’Akoakam puisse toucher un public mondial et laisser une empreinte durable.

En attendant de réunir les ressources nécessaires pour le documentaire, nous avons entrepris la création d’autres contenus plus accessibles financièrement, mais tout aussi impactants. Actuellement, nous travaillons sur un podcast illustré de 5 minutes qui raconte l’histoire d’Akoakam de manière concise et captivante. De plus, un livre pour enfants est en phase d’écriture finale, ce qui nous permettra de sensibiliser les jeunes générations à l’histoire de cette héroïne méconnue du Gabon et des Ekang.

En résumé, « Akokam, le roc de Mendung » est un projet ambitieux qui vise à redonner vie à l’histoire d’une femme exceptionnelle et à la partager avec le monde. Notre équipe est engagée dans la recherche de fonds et la création de contenus diversifiés pour assurer la réalisation de ce projet et permettre à l’histoire d’Akoakam de briller à nouveau.

Vous avez annoncé la sortie d’un livre pour enfant intitulé « DÜMÜ Ä YE KÜ », pouvez-vous nous en dire plus sur ce livre et pourquoi avez-vous décidé de raconter cette histoire ?

Ce livre est bien plus qu’une simple histoire pour enfants ; il incarne un profond engagement envers la préservation de notre patrimoine culturel africain.

L’idée de « DÜMÜ Ä YE KÜ » est née d’un désir profond de faire revivre des histoires traditionnelles qui risquent de disparaître avec le temps. Notre culture et nos traditions locales sont des trésors précieux, mais ils doivent évoluer pour rester pertinents dans le monde d’aujourd’hui. C’est là que la magie de la littérature pour enfants intervient.

Ce livre vise à vulgariser la culture et les traditions locales en utilisant des supports de communication modernes pour offrir à la jeunesse africaine des personnages et des héros auxquels ils peuvent s’identifier. DÜMÜ Ä YE KÜ raconte une histoire captivante basée sur notre patrimoine culturel Ekang, une culture riche en histoires et en traditions. En racontant cette histoire à travers des personnages attachants, nous espérons éduquer et inspirer les jeunes générations tout en préservant notre héritage.

L’une des principales motivations derrière ce livre est de donner à nos enfants des modèles positifs auxquels ils peuvent s’identifier. Nous voulons qu’ils se sentent fiers de leurs origines et de leur culture. En utilisant des personnages et des histoires inspirés de notre patrimoine, nous espérons créer un lien puissant entre les jeunes lecteurs et leur héritage culturel. Nous venons d’ailleurs de produire un podcast illustré sur l’origine de l’expression « DÜMÜ Ä YE KÜ » disponible sur nos plateformes sociales (Facebook et Youtube).

En fin de compte, « DÜMÜ Ä YE KÜ » est un projet passionnant qui célèbre la richesse de notre culture, qui la préserve pour les générations futures et qui inspire nos jeunes à découvrir et à chérir leurs racines. C’est une aventure culturelle à laquelle nous sommes fiers de participer, et nous espérons qu’elle touchera le cœur et l’âme de ceux qui la liront.

Propos recueillis auprès de Steeve Nguema, Président du Collectif Ma Ville Que J’aime (MAVA)

Sveltana Adah Mendome

Sveltana Adah Mendome, Rédactrice Savoir-Faire Ekang, Libreville, Gabon

Quelques réalisations du Collectif Ma Ville Que J'aime (MAVA)

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