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Koeurly Abessolo « le Maître de Cérémonie est là, pour absorber votre stress lors d’un événement et veiller à ce que tout soit parfait »

Koueurly Abessolo Maitre de cérémonie au Gabon

Koeurly Abessolo, un Maitre de cérémonie au Gabon

le Maître de Cérémonie est là, pour absorber votre stress lors d’un événement et veiller à ce que tout soit parfait

Essandone du village Mbo’ofong à Bitam et mone ngone Essabouak de Momo, Koeurly ABESSOLO est l’un de ces jeunes Ekang qui se distingue à travers son savoir-faire et son savoir-être dans le domaine de l’évènementiel en tant que Maitre de cérémonie au Gabon. Fils de l’illustre acteur Serge ABESSOLO qu’il présente comme sa fierté personnelle, Koeurly ABESSOLO confirme ce célèbre proverbe qui dit que les chiens ne font pas des chats à travers ses passions notamment l’évènementiel et le cinéma. « …Mes premières classes de formation du métier, je les ai suivi en direct en accompagnant mon papa… »

Qui est Koeurly ABESSOLO et d’où vient-il (clan, famille, village, province) ?

Avant de commencer cette interview, je tenais à vous remercier pour le double honneur que vous me faites : celui de pouvoir m’exprimer afin de connaître ma nature intrinsèque d’une part, avec les axes culturels et professionnels qui me sont fondamentaux et de faire le Cover de votre Magazine…Qui suis-je et d’où viens-je? Je suis un jeune gabonais de 30 ans, un fils, un grand-frère et un père comblé. Essandone du village Mbo’o Fong par mon papa et Essabouak de Momo par ma maman.

Pouvez-vous partager avec nous votre parcours ?

C’est au Collège et Lycée Georges Mabignath de Libreville, que j’ai effectué mon premier et second cycle scolaire. Obtenant ainsi mon BEPC, puis mon BAC Littéraire. S’en est suivi un Bachelor en Administration des Affaires à l’Institut des Hautes Études Économiques et Entrepreneuriales (IHEE), toujours dans la Capitale Librevilloise. Aujourd’hui, je suis en fin de cycle de Master en Administration des Affaires à Kigali au Rwanda ».

 Petite indiscrétion, êtes-vous parenté à l’acteur Serge ABESSOLO ?

…(Rire)… on me pose souvent la question ? À cause du nom ou de la ressemblance peut-être…(Rire). Oui en effet, cet Homme que j’admire tant est mon Papa. Une Fierté Nationale et Ma Fierté Personnelle.

Parlez-nous de votre métier de Maitre de cérémonie et la particularité que vous y mettez ?

Il est coutume d’entendre que « le Maître de Cérémonie est là, pour absorber votre stress lors d’un événement et veiller à ce que tout soit parfait » ! C’est une grande vérité, mais ajouté à cela, il doit s’assurer que le mariage, les obsèques, la conférence, le baptême etc. respectent scrupuleusement la feuille de route établie entre lui et les hôtes ou les organisateurs. En cas d’imprévu, ses facultés d’adaptation se révèlent. Il peut arriver par exemple, qu’il lise un discours à la place d’un membre d’une famille ou d’un invité, submergé par l’émotion. Le Maître de cérémonie doit-être doté de grandes qualités humaines, car il sera amené en fonction de la circonstance à manifester l’empathie, l’écoute, la bienveillance, la maitrise de soi etc. Car en réalité, il est là pour servir et non être servi. Sa capacité à s’exprimer correctement et clairement en public, à développer un bon relationnel et une bonne prestance, sans oublier un sens aigu de l’organisation, sont nécessaires dans l’exercice de ce métier. Concernant ma touche, j’accorde une grande importance à m’imprégner des souhaits des personnes qui font appel à moi, d’où un travail en amont afin de définir clairement ce qui est réalisable ou non… mais pour le cas d’un mariage par exemple, je mets tout en œuvre pour que le plus beau jour de leur vie, soit le plus exceptionnel.

En tant que Maitre de cérémonie, vous animez certainement des mariages coutumiers Fang. L’affirmation selon laquelle la cérémonie de mariage Fang a perdu de son authenticité est-elle vraie ?

À vrai dire, il est difficile pour moi de faire une généralité sur cette affirmation. Car chaque mariage Fang est différent et chaque famille en fonction de l’importance qu’elle donne au respect de la tradition, apportera une saveur particulière à la célébration. Cependant, je constate que dans l’ensemble, certains rituels fondamentaux car sacrés demeurent présents, comme ci il était quasi impossible de les enlever. C’est une forme de mémoire ancestrale.

Vous êtes aussi acteur, on a pu vous voir sur l’affiche de « Pour le meilleur et pour le pire » de Judicael NZAMBA NZAMBA retenu au FESPACO 2023 ?

Oui en effet, c’est un univers qui m’enthousiasme également, probablement un transfert de passion qui me vient de mon Père Serge Abessolo….Dire que je suis un acteur confirmé serait de la présomption, car j’ai appris que dans ce métier comme dans tant d’autres, il faut se former encore et encore. Plus l’on joue dans des films, plus l’on acquiert de l’expérience. Et cette aventure a commencé en 2016, dans la Minisérie « Chez Ombalo » de la réalisatrice Nadine Otsobogo. Je poursuis avec le court-métrage, « Si loin, si près » de Saturnin Ayenouet, « Ya Serge » de Vincent Mbindzou en 2021 et plus récemment « Pour le Meilleur et pas pour le pire », de Judicaël Nzamba Nzamba, que vous avez cité dans votre question. J’y incarne, le rôle d’un époux, François, très agressif et irrespectueux envers son épouse et sa belle-famille. Se vantant de les avoir fait sortir de la misère, il maltraitera sa femme car ni elle et ni les siens seront dans la capacité de lui rembourser sa dot. Cette dernière, subira des violences verbales et physiques et sera au fait des nombreuses tromperies de son époux… jusqu’au moment où un proche lui expliquera que le mariage ne doit pas devenir un pire, un calvaire incessant…mais qu’au contraire, le meilleur doit être le Leitmotiv de deux personnes qui décident de s’unir et ce malgré les aléas de la vie (ceux dont l’Homme avec un grand H n’est pas responsable). J’espère aussi évoluer dans le 7ème Art…

Selon vous quels sont les secrets pour être un bon MC (Maitre de cérémonie) ?

Comme je l’ai spécifié dans une question antérieure, un bon Maître de Cérémonie, doit développer de belles qualités humaines et surtout avoir le sens du travail bien fait. Les personnes qui font appel à nos services nous font confiance, c’est à nous de ne pas les décevoir. Je peux comprendre qu’au début, il peut y avoir ce désir de gagner rapidement de l’argent, mais il ne faut jamais oublier que notre réputation est notre carte de visite. Pour me répéter… je dirais qu’un bon Maître de cérémonie doit savoir allier : ponctualité, écoute, organisation, excellente présentation, un art oratoire irréprochable, rigueur et discrétion. Cette dernière notion est très importante, car nous pouvons être au fait, de certaines situations privées d’une famille. Et là encore, nous sommes tenus au secret professionnel. En sommes : « Servir et non se servir » et pierre après pierre, les contrats affluent et on gagne en expérience, donc en notoriété ».

Vous êtes aussi acteur, on a pu vous voir sur l’affiche de « Pour le meilleur et pour le pire » de Judicael NZAMBA NZAMBA retenu au FESPACO 2023 ?

Oui en effet, c’est un univers qui m’enthousiasme également, probablement un transfert de passion qui me vient de mon Père Serge Abessolo….Dire que je suis un acteur confirmé serait de la présomption, car j’ai appris que dans ce métier comme dans tant d’autres, il faut se former encore et encore. Plus l’on joue dans des films, plus l’on acquiert de l’expérience. Et cette aventure a commencé en 2016, dans la Minisérie « Chez Ombalo » de la réalisatrice Nadine Otsobogo. Je poursuis avec le court-métrage, « Si loin, si près » de Saturnin Ayenouet, « Ya Serge » de Vincent Mbindzou en 2021 et plus récemment « Pour le Meilleur et pas pour le pire », de Judicaël Nzamba Nzamba, que vous avez cité dans votre question. J’y incarne, le rôle d’un époux, François, très agressif et irrespectueux envers son épouse et sa belle-famille. Se vantant de les avoir fait sortir de la misère, il maltraitera sa femme car ni elle et ni les siens seront dans la capacité de lui rembourser sa dot. 

Kouerly Abessolo Maitre de cérémonie au Gabon

Cette dernière, subira des violences verbales et physiques et sera au fait des nombreuses tromperies de son époux… jusqu’au moment où un proche lui expliquera que le mariage ne doit pas devenir un pire, un calvaire incessant…mais qu’au contraire, le meilleur doit être le Leitmotiv de deux personnes qui décident de s’unir et ce malgré les aléas de la vie (ceux dont l’Homme avec un grand H n’est pas responsable). J’espère aussi évoluer dans le 7ème Art…

Selon vous quels sont les secrets pour être un bon MC (Maitre de cérémonie) ?

Comme je l’ai spécifié dans une question antérieure, un bon Maître de Cérémonie, doit développer de belles qualités humaines et surtout avoir le sens du travail bien fait. Les personnes qui font appel à nos services nous font confiance, c’est à nous de ne pas les décevoir. Je peux comprendre qu’au début, il peut y avoir ce désir de gagner rapidement de l’argent, mais il ne faut jamais oublier que notre réputation est notre carte de visite. Pour me répéter… je dirais qu’un bon Maître de cérémonie doit savoir allier : ponctualité, écoute, organisation, excellente présentation, un art oratoire irréprochable, rigueur et discrétion. Cette dernière notion est très importante, car nous pouvons être au fait, de certaines situations privées d’une famille. Et là encore, nous sommes tenus au secret professionnel. En sommes : « Servir et non se servir » et pierre après pierre, les contrats affluent et on gagne en expérience, donc en notoriété ».

Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes MC qui se lancent ?

L’une des premières choses, serait de faire fi des pensées limitantes. J’entends par pensées limitantes, cette faible estime de soi-même qui va freiner sa capacité à mener ou à réaliser des actions importantes. Il est donc nécessaire qu’il développe son Mindset, car c’est un milieu au-delà des paillettes, où tout se joue aussi au mental…

Pour ma part, je peux dire que mes premières classes de formation du métier, je les ai suivies en direct, en accompagnant mon papa, Serge Abessolo, dans divers événements où il officiait en qualité de Maître de Cérémonie. Pour moi, c’était tout simplement magique, car je regardais avec attention les moindres de ses gestes, son attitude envers les hôtes, j’étais admiratif de sa prestance et son charisme envers l’assistance. Et surtout l’émotion qu’il suscitait. Mais je ne me suis pas arrêté là, puisque j’ai cherché à me former davantage en suivant des Masterclass etc.

Ce conseil que je donnerai à un compatriote, à un frère, à un ami qui souhaiterait faire carrière dans cet univers. Il ne faut jamais cesser de se former. Car chaque événement est différent, ce qui implique de pouvoir s’adapter à chaque fois. De plus, il est souvent prétentieux d’exiger un cachet exorbitant alors qu’il faille de prime à bord, faire ses preuves et réussir à se faire un nom dans le milieu, surtout avec une concurrence qui ne cesse de grandir…  

La patience, l’humilité et le travail acharné payent.

Pour finir, il est important qu’il intègre que ce n’est pas de la Starmania, les projecteurs et les acclamations doivent être pour les organisateurs ou les hôtes ».

Aujourd’hui les jeunes sont de plus en plus acculturés, quel est votre rapport avec la culture Fang ?

Dans cette génération il y a deux versants, car contrairement à ce que l’on peut penser, de nombreux jeunes se tournent de plus en plus vers leurs racines afin de savoir d’où ils viennent et je pense, mieux appréhender leur avenir. Surtout lorsqu’ils doivent se rendre à l’Etranger pour leurs études par exemple. Et des magazines comme le vôtre aident plusieurs à avoir de nombreuses connaissances sur la culture Fang. Toutes mes félicitations ! Pour ma part, mes rapports avec cette richesse sont très profonds, car elle est l’essence même de mon éducation. Mes grands-parents ont d’ailleurs veillé à me transmettre les valeurs de respect des aînés et de la tradition. Pour la petite histoire… (Rire) j’ai commencé à parler le Fang avant de savoir parler Français. Il m’arrive aussi lors des mariages coutumiers de m’exprimer uniquement que dans cette langue vernaculaire.

Selon vous, quelle est la particularité de la culture Fang ?

La culture Fang repose sur des fondamentaux comme la tribu, le clan, le village. D’où le terme « Ayong ». Nous sommes un peuple qui tente de préserver la survie du groupe avec cette notion d’entraide réciproque. Et de veiller à ce que la tradition soit perpétuée ».

Pour finir, que pensez-vous de l’union des EKANG de la Guinée-Equatoriale, du Gabon et du Cameroun ?

Je vais résumer par cette phrase : la Différence réunie dans l’Unicité. Je m’explique, le terme EKANG est un vecteur qui permet à des peuples résidant dans des zones géographiques distinctes, de se retrouver autour d’un dénominateur commun : LES EKANG. En d’autres termes, quelle que soit votre terre d’habitation, nous sommes tous Frères. Cette Puissance fait partie de notre identité.

Sveltana Adah Mendome, Journaliste Reporter Savoir-Faire Ekang

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