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ENCYCLOPEDIE DES SAVOIR-FAIRE EKANG - ENSAFE

Aristide Atonkoumou auteur de Bongo Ya Djal

Aristide Atonkoumou Article

Aristide ATONKOUMOU est un autodidacte né en juillet 1986 à Nkol-Ekong dans l’arrondissement de Meyomessala, département du Dja et Lobo, région du Sud au Cameroun. De père Yezoum et de Mère Yébekolo, Aristide est cinquième né d’une famille de sept enfants. Formé à l’institut national de la jeunesse et des sports de Yaoundé (INJS) en 2013, Il travaille comme Conseiller de jeunesse et d’animation spécialisé en récréologie (loisirs). Il est également infographe, monteur et réalisateur vidéo en autodidacte. Savoir-Faire Ekang est allé à la rencontre de ce jeune auteur plein d’avenir afin qu’il nous parle de sa dernière parution qui est en lien avec notre peuple, mais aussi de l’abandon des populations du Sud Cameroun dont les projets de développement ne tiennent pas compte de leur réalité. Vous découvrirez aussi un jeune homme nostalgique de l’époque d’antan des villages Fang Beti où la paix et le bonheur qui s’y trouvaient les rendaient heureux.

Mboloani Aristide !

Mbamba tyé !

D’où vient votre passion pour l’écriture ?

Ma passion pour l’écriture vient d’abord tout naturellement, ensuite mon amour pour la lecture dès mon jeune âge et le fait que je sois issu d’une famille passionnée des arts et de la culture. En classe de Première au collège, je décide de suivre les pas de mon grand-frère François Essindi (Conteur, spécialiste des instruments à corde et à vent, artiste et luthier. Ndlr) en commençant à écrire des poèmes et des histoires de mon quartier, et qui sera bien reçu par les camarades de classe et mes copines (rires). Je me dis donc ça peut être un moyen d’expression pour moi pour toucher les âmes et sensibiliser. Entre 2010 et 2013, l’Etat du Cameroun lance une série de grands projets, dont les barrages hydroélectriques ; ce qui impactera le vécu des populations de mon village maternel à Akak-Yebekolo. Et chaque fois que je me rendais au village pendant la trêve universitaire, tout le monde chuchotait voire manifestait soit la joie soit le mécontentement vis-à-vis de ce projet gigantesque. C’est en ce moment-là que je décide de raconter l’histoire en ma manière en écrivant un roman.

Aristide Atonkoumou livre

Pouvez-vous nous présenter votre dernier livre « Bongô Ya Djal » ?

BONGÔ YA DJAL est mon premier roman édité par LEGELIA au Cameroun. Il contient de 99 pages et nous plonge dans le Cameroun profond et présente les conséquences que la déforestation et les projets de développement de grandes envergures qui peuvent avoir des incidences sur le vécu historique et quotidien des populations. D’un ton satyrique et “local” en faisant usage des langues Bulu et Français, l’histoire nous balade dans des clans et communautés Beti et nous fait découvrir leurs intrigues. Au-delà d’être une œuvre imaginaire, BONGÔ YA DJAL est inspiré de faits réels dont l’auteur en est lui-même acteur.

Pourquoi avez-vous tenu à écrire ce livre ? Où se vend il et à quel prix ?

 

J’ai tenu à écrire ce livre non pas pour être contre le développement, mais plutôt d’attirer l’attention des uns et des autres, mais aussi des populations du SUD (communautés sous-développées) en particulier sur la nécessité de mieux s’organiser en communauté lorsqu’il y a des décisions importantes à prendre qui doivent aussi tenir compte de leurs intérêts afin de préserver le tissu social et de mieux défendre leurs intérêts lors de mise sur pied de projets de développement. Aussi, j’ai voulu interpeller les pouvoirs publics quant à la mise en place de projets de développement qui doivent non seulement être bien pensés, mais aussi impliquer activement les populations de ces localités, qui peuvent aider à décider de ce qui est bien pour elles : un développement participatif. En plus de tout cela, j’ai voulu présenter au monde le mode de vie des communautés Bulu en général et raconter aussi les conditions dans lesquelles j’ai perdu mon village maternel à cause d’un projet de développement.

Aussi, j’ai voulu interpeller les pouvoirs publics quant à la mise en place de projets de développement qui doivent non seulement être bien pensés, mais aussi impliquer activement les populations de ces localités, qui peuvent aider à décider de ce qui est bien pour elles : un développement participatif. En plus de tout cela, j’ai voulu présenter au monde le mode de vie des communautés Bulu en général et raconter aussi les conditions dans lesquelles j’ai perdu mon village maternel à cause d’un projet de développement.

Le livre est disponible en copie physique au Cameroun uniquement, auprès de l’éditeur LEGILIA et auprès de l’auteur, car la distribution est gérée par la maison d’édition en attendant de meilleures propositions de distribution au niveau local voire international. Néanmoins, nous trouvons des moyens d’expédier les livres auprès de nos lecteurs dans le monde lorsque l’occasion nous est donnée par des personnes tierces se rendant vers ces destinations. Le roman BONGÔ YA DJAL coûte 5.000 FCFA. Toute personne qui est dans le besoin peut contacter l’auteur au numéro +237696925266.

Nous avons récemment mis le livre en lecture numérique sur AMAZON qui est disponible à 12 USD / 9 EUROS. Enfin, vous pouvez le trouver sur la plateforme youscribe.com.

Aristide Atonkoumou

Quelles sont vos influences dans l’écriture, vos inspirations ?

J’ai été influencé dans mes lectures par la littérature africaine et j’ai beaucoup lu les œuvres de feu Guillaume Oyono Mbia, Mongo Beti….

Ma référence reste feu Guillaume OYONO MBIA, dont le style d’écriture et les histoires racontées cadraient avec mon milieu, mes origines et je me suis beaucoup inspiré de lui afin de me lancer dans l’écriture. En ce qui est de mes inspirations, Il faut aussi dire que mon papa en est pour beaucoup, car il a connu beaucoup d’aventures et mésaventures dont il nous faisait part tout le temps et d’autres que nous avons vécus tout-petits, à l’exemple de son empoisonnement, son époque coloniale, ses aventures de pêche sur le fleuve DJA, etc… Au regard de tout cela, je me suis dit qu’il fallait que je raconte les histoires de chez nous et dans lesquelles plusieurs se reconnaîtront.

Quel est votre mot de la fin pour les lecteurs ?

Comme mot de fin, je dirais que l’Afrique en général et le Cameroun en particulier devraient aussi miser sur la littérature comme maillon fort de développement.

Je souhaite exprimer ma profonde gratitude envers tous ceux qui ont pris le temps de lire mon livre BONGÔ YA DJAL. Chacun de vous donne vie à ces mots, et je suis honoré de partager cette histoire avec vous. Merci à SAVOIR-FAIRE EKANG pour l’énorme travail que vous faites pour la promotion des arts et de la culture de chez nous. Merci pour votre soutien et d’être partie intégrante de ce voyage littéraire EKANG !

Propos recueillis auprès de l’auteur Atonkoumou Aristide

Aristide Atonkoumou Bongo Ya Djal

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Nous avons accompagné l’auteur qui était invité au salon du livre africain à Paris – 17 Mars 2024

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