Basaa-Eton : Un initié se balade avec un bâton transperçant son corps et avec un pantalon ensanglanté
La vidéo fait le buzz à travers la toile depuis qu’elle a été postée, faisant porter tout aussi un regard l’initiation africaine et sur la tradition Mbòg des Basàà, un peuple du Cameroun qu’on croyait jusque-là avoir épuisé toutes ses armes qui sont pourtant légions.
Du Ngé qui est la confrérie mère de tout ce qui concerne les armes, la guerre ou la police, au Kwei qui détient les secrets de la circoncision traditionnelle, en passant par Kwa qui est typiquement un ordre militaire et enfin Kón dont le dévot transpercé par des flèches fend royalement la cour pour afficher publiquement la fin des initiations, le congrégation Mbòg regorge alors toute une pléiade de rites connus et non encore connus du grand public et même de beaucoup d’initiés.
Le Kón dont il est ici question est l’un des rites de traitement et de protection les plus élevés contre les blessures, les accidents, les armes notamment tranchantes ou à feu, ou encore la mort violente. Mais il constitue tout aussi une caste particulière intégrée à la Congrégation Mbòg Basàà et qui n’a rien à voir avec la confrérie de Mbòmbòg ou des Ñgé. On peut y appartenir sans pour autant être un Mbòmbòg et autre chose
Ci-dessous la vidéo qui fait le buzz (initiation Africaine)
L’histoire du Kón remonte depuis la nuit des temps et se trouve étroitement liée avec un rite similaire chez les oncles Etón (une tribu Ekang de la région du centre du Cameroun). Dans l’une ou l’autre contrée il fallait que l’adepte traverse les frontières pour aspirer à la consécration finale. C’est depuis les indépendances qu’il y a eu rupture entre les deux peuples, Basàà et Etón, ce qui pourrait avoir eu des incidences sur la prospérité du rite qui est aujourd’hui en voie de disparition.
C’est vrai que même dans les temps anciens il n’était pas déjà assez prospère dans le sens où il n’était pas autorisé à toute catégorie de personnes d’y adhérer car il freine la procréation et l’abondance. Raison pour laquelle on n’y acceptait que trop rarement les jeunes. Il est idéal pour les militaires et les guerriers de tous genres, les chasseurs à la merci des fauves, des voyageurs, des grimpeurs, et même toute autre personne.
Toutefois il existe plusieurs paliers et que seuls les niveaux supérieurs sont exemptés grand public. Pour le reste toutes les personnes soucieuses d’une protection peuvent y passer sans crainte et plutôt avec bonheur.
Propos recueillis auprès de Mbombog Kend Djon
Mais aussi, il existe un rite similaire existe chez les Bulu, une tribu Ekang vivant dans le Sud du Cameroun. Il s’agit d’un rite que l’on faisait pour choisir ceux qui devaient aller à la guerre. Les redoutables guerriers devaient passer l’épreuve de la machette, on fendait le corps avec une machette aiguisée et si elle vous blessait alors vous étiez exclu de la Confrérie des guerriers. A savoir que ce rite se renouvelait avant chaque bataille. Après cette blessure profonde à la machette, pour éviter que le corps ne pourrisse ou que vous faites une septicémie on vous faisait boire une potion à la fin du rituel et la guérison arrivait dans les heures qui suivaient. Pour appartenir à la caste des guerriers, il fallait donc déjà passer l’épreuve du courage d’accepter de se faire fendre le ventre ou une autre partie du corps.
Nous allons développer ce rite dans une prochaine rubrique de notre page Facebook Savoir-Faire Ekang dans laquelle on parlera de préparation des guerriers farouches Ekang, des antidotes et gris-gris de guerre.
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Notes addictives aux propos de Mbombog Kend Djon : la rédaction de Savoir-Faire Ekang
Photo prise sur internet : Nganga du Congo transpercé au niveau de ses joues comme dans la vidéo de l’initié Basaa du Cameroun
