Le jeune garçon Mayi Ma man Ndjock âgé seulement de 12 ans a été intronisé Mbombog lors de la fête de la Jeunesse Camerounaise le 11 Février 2023
Le jeune garçon vit dans son village à Dikeng Momamom par Mbojock, à une soixantaine de kilomètres de Yaoundé.
Depuis des semaines le sujet a fait un gros débat à travers la population et même les médias de la République, notamment à radio centre qui a été le théâtre de tous genres de commentaires avec un beau monde qui désapprouvait l’initiative. Certains patriarches mal instruits peut-être ont-ils eux-aussi dû lever le ton pour contester le même sacre, arguant comme raison de leur refus, le jeune du postulant qui compte 12(douze ans) seulement, et son statut de célibat. Mais son mentor qui est son propre père en la personne de Mbombog Mayi ma Ndjock alias Madur ou Matape, est resté inflexible et maintenu sa décision d’introduire simultanément son fils cadet Mayi ma Man Ndjock dans deux confréries Matùk qui sont « ñdjíñgô » et Mbog selon les recommandations des oracles et de ses ancêtres. Ce qui s’est donc finalement produit ce weekend du 11 Février qui était aussi le jour de la fête de la Jeunesse au Cameroun, une volonté des organisateurs de l’événement d’inciter la jeunesse africaine à plus de conscience mais surtout au retour aux sources ancestrales qui peuvent être une solution idoine à l’épanouissement futur de notre société.
C’est près d’un millier de personnes que la famille Mayi ma Ndjock a reçu à cette occasion des cérémonies qui ont duré conséquemment neuf jours durant lesquels le jeune Mayi II a dû se frotter avec un succès étonnant à toutes les épreuves liées à ses différentes initiations respectives. Déjà qu’il se rapporte qu’il était jusque-là le meilleur assistant de son père et connait quasiment toutes les composantes végétales liées aux rites des deux ordres confrériques dont il fait aujourd’hui partie. Des malades approchés à l’occasion gardent de lui l’image d’un surdoué qui ne méritait pas meilleur sort.
Et les faits nous le démontreront ce samedi 11 février en mi-journée. Le jeune Mayi ma Man Ndjock qui n’était jusque-là pressenti que pour s’introduire dans l’ordre Mbòg et non pas de devenir un Mbombog plein, surprend au moment qu’il est entrainé en brousse pour son épreuve initiatique, contraignant ainsi ses maîtres à revenir auprès des siens réclamer son intronisation quasi définitive comme Mbombog.
Ce qui leur sera accordé et le jeune Mayi sera reconduit une seconde fois consécutive en forêt où il passera avec brio sa nouvelle épreuve initiatique qui le conduira au sacre de Mbombog de plein droit par un parterre de 35 mbombog des trois grandes confréries de l’ordre Mbog basàà.
A ce jour, ils sont rares parmi nous d’avoir accompli mieux. Désormais son destin repose entre les mains des dieux et de nos Ancêtres. Certes ce jeune confrère aura encore besoin de l’expérience de son père et de l’encadrement de sa mère pour grandir et faire rayonner au mieux le destin de son peuple et des Hommes.
Article rédigé par Mbombog Kend Djon
Quelques définitions
(rajoutées par le relecteur)
Le Mbombog dérive de la langue Basaa. Il vient du mot « Mbog » qui signifie « univers ».Le Mbombog est un Mage, un dépositaire du pouvoir et maître de l’ordre universel, il est le Patriarche, garant de la tradition Basaa.
Le Mbombog est un homme sage, plein d’amour et épris de justice.
Le Mbombog n’est pas enterré comme une personne ordinaire. Une fois mort, il est enterré par les autres ou un autre Mbombog choisi par lui-même de son vivant.
« Hilolombi », le Dieu créateur le plaça à la tête des Basaa afin de cultiver la paix, soigner et rendre justice.
Le Mbog était aussi le fétiche particulier enfermé dans un coffret d’écorces et comprenait, croit-on, les ossements du premier ancêtre du groupe. Le Mbog est un pourvoir de commandement que l’une des unités « Mbombog se voyait investi pour parler au nom de sa communauté ou la représenter partout.
Source : Wikipédia Mbombok
On en compterait plus de 200 Bambombog.