La cithare africaine appelée « Mbet » chez les Basaa , Joseph Minka en est un initié
Joseph Minka est Basàa originaire de Dibang, un village enserré dans la trame de la forêt du Nyong et kellé au Cameroun. De plus de la soixantaine, l’homme qu’on découvre aujourd’hui est un autodidacte qui s’initie à la cithare traditionnelle qui est une harpe africaine, autrement mbèt en langue locale, par ses propres méthodes et en creusant dans ses souvenirs d’enfance. C’est ainsi que très tôt dans sa jeunesse, il se fabriqua son instrument et commença à s’exercer tant bien que mal aux différents jeux de la corde et à l’interprétation des épopées qu’il balbutiait alors sans même savoir ce qu’il se racontait pour son autosatisfaction.À force de s’exercer, il arriva le jour où il commença à recevoir l’inspiration de certains thèmes originaux et à les interpréter pour le bonheur de ses concitoyens. Progressivement, son aura commença à s’élargir loin du cadre de son petit village natal pour s’entendre dans son arrondissement, et même plus loin encore.
Malgré tout, le jeune amuseur des publics continua de vivre dans la sobriété, et surtout de maintenir la connexion avec son milieu ambiant et notamment ses ancêtres qui consentir enfin un jour lui transmettre de revisiter certaines épopées traditionnelles telles que Ñgômbi Ñligà Ñgwáñ dont il apporte une nouvelle variante qui était jusque-là méconnue de l’auditoire. Dans sa variante, le conteur complète en réalité la grande œuvre par le récit d’une bataille inédite qui fut probablement le dernier combat du redoutable conquérant longtemps après ses premières incursions et conquêtes.
L'épopée
Dans cette version originale, l’auteur rapporte les débuts d’un des grands pionniers des conquêtes du peuple Basàa. Il s’agit de Ñgômbi, qui, pour s’implanter, voire se marier, dû batailler seul contre tout un clan et y arracher une femme avec laquelle il eut un fils qui jusque-là était unique. Ce dernier, ignorant les combats de son géniteur pour qu’il vienne à la vie et qu’il fonde une famille, alla s’aventurer dans l’une des contrées que son père lui avait interdites. Il y fut malheureusement arrêté et molesté en même temps que son compagnon. Ce qui provoqua la furie de son père qui malgré son vieil âge, repris ses armes de combat et alla à sa délivrance…
Retrouvez l’épopée complète que nous avons enregistrée avec cette harpe africaine ci-dessous Ñgômbi Ñligà Ñgwáñ »
Mbombog Kend Djon, Rédacteur de cet article.
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