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ENCYCLOPEDIE DES SAVOIR-FAIRE EKANG - ENSAFE

L’art Ekang & les cultures du monde

Art Fang

Editorial

« Derrière les sculptures des peuples se cachent leur cosmogonie, leur rapport au divin et à la nature »

SAFE MAGAZINE a visité le musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris afin de découvrir les objets culturels et cultuels du peuple Ekang mais aussi les cultures du monde. Les Ekang sont un peuple de guerriers d’Afrique centrale que l’on retrouve dans les pays Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville et Sao Tomé.

Dans cette édition spéciale Arts & Cultures du magazine, nous voyageons au cœur de quatre continents à la recherche des similitudes de nos peuples pour y tenter de comprendre le rapport qu’ils avaient avec la nature, mais aussi avec le sacré.

Ainsi, nous avons croisé plusieurs civilisations et essayé de voir ce qui peut les lier, car pendant des années nous avons la vive intuition que le peuple Ekang est un peuple qui ne se retrouve pas seulement en Afrique, mais aussi en Asie où leur migration a démarré selon la tradition orale jusqu’en Nubie et aussi une partie que nous pensons pourrait avoir rejoint les Amériques et l’Océanie à travers les grands flux migratoires en bateaux partant de l’Egypte.

Nous avons voulu partager avec vous la passion de l’Art Africain et des cultures anciennes qui nous anime à travers cette édition spéciale du magazine culturel SAFE MAG volume N°1.

Bonne découverte.

D. Boula, Directrice de publication.

Art Sculpture Ile de Malékula Savoir Faire Ekang

Section Art Océanien

Tambour horizontal à fente devant la Maison des hommes

Ces tambours horizontaux proviennent du bas de la rivière Sépik en Papouasie Nouvelle Guinée et datent du 20Ième siècle. L’on peut admirer le travail du bois ainsi que les formes inscrites codifiées et les sculptures sur tes tambours.

Ces tambours se trouvent aux pieds de la façade de la « Maison des hommes » qui est une maison cérémonielle de la population Tifalmin dans la vallée Ilam en Papouasie Nouvelle Guinée. Les femmes et les enfants n’y sont pas admis. Il s’agit d’une sorte d’Aba’a comme chez les Ekang (confère images comparatives ci-dessous).

Figure 17. Maison des hommes – The amowkam of the Seltamanmin (Faiwol speakers) in 1968 (source: Barth 1975, Plate 14)

Aba’a Fang (Aba’a Ekang)

Sculpture du peuple Tolaï

Sculpture du peuple Tolaï qui est un peuple autochtone vivant dans la péninsule de Gazelle et des iles du Duc-D’York en Papouasie Nouvelle Guinée.  La réalisation des sculptures était faite par les initiés qui détiennent des techniques secrètes empêchant la reproduction de ces sculptures.

Cette sculpture appartient à la société secrète masculine dénommée Iniet où les enfants se faisaient initier et devenaient des maitres après plusieurs grades à l’âge adulte. La tête de cette sculpture représente l’esprit d’un défunt appelé lors des rituels et elle était exposée dans le village dans une case secrète appelée marawot hors de la vue des femmes.

Danseurs Tolaï (source wikipédia)

Sculpture Tolaï

Masques Mélanésiens Abelam

Il s’agit des masques de la tribu des Abelam localisée à l’est de la rivière Sépik en Papouasie Nouvelle Guinée.

Ce qui nous a marqué sur le masque pour lequel un animal est inscrit sur le front est la ressemblance avec le motif du varan du Nil (nkaak) qui était inscrit comme tatouage sur les fronts des Ekang mais aussi que l’on retrouvait sur les tambours et les tabourets. Ce motif récurrent chez les Ekang avait une valeur spirituelle.

Tatouage Ekang visage source livre Fang, Musée Dapper

Motifs Ekang source livre Fang, Musée Dapper

Costume de danse funéraire du JIPAE

Ces costumes de danse de la fête JIPAE appartiennent au peuple Asmat qui vit dans les forêts marécageuses de la province indonésienne de Papouasie. Ces costumes sont fabriqués et portés par les hommes et représentent les défunts depuis la dernière cérémonie du JIPAE. Lors de cette cérémonie, les défunts reviennent pour un moment puis quittent définitivement la communauté.

L’on peut observer le raphia (que d’aucun appellent rotin)  en dessous qui est aussi utilisé aussi chez les Ekang.

Ces costumes de danse nous ont rappelé les costumes de danse de la confrérie secrète Moukoukwe ou Mekuyè que l’on retrouve en Guinée Equatoriale, dans la zone côtière du Sud du Cameroun et au Gabon. Il s’agit des esprits gardiens de l’eau, protecteurs des côtes qui se cachent derrière ces costumes, qui sont sortis lors des cérémonies pour rendre hommage à ces gardiens protecteurs qui protègent les villages des catastrophes naturelles (tsunamis).

Mekuyè ou Moukoukwe de Campo

Costumes de danse de la fête JIPAE

Le Grand Ainé des chefferies de Nouvelle-Calédonie

Ces masques Kanak se substituaient aux chefs défunts au moment du retrait de deuil. Les chefs défunts manifestaient leur retour momentané parmi les vivants. Les coiffures sont faites de cheveux des « deuilleurs », les plumes de coq et de pigeon sont associés aux Chefs. Sur une tête d’un des masques, l’on peut voir une couronne en Obom.

Femmes Kanak (source Wikipédia)

Le Grand Ainé, musée Quai Branly

Tambours des îles Ambrym et Malekula au Vanuatu

Ces tambours d’appel Océaniens sont taillés dans un arbre et sculptés sur la place de la danse où ils seront ensuite érigés. Ils appartiennent aux nobles et possèdent deux tons.

Derrière ces tambours se trouvent des têtes sculptées avec des motifs de forme que vous verrez plus bas en photo dans les motifs traditionnels Ekang que nous avons ajoutés.

Le Tapa ou Tissu d’écorce

En Mélanésie le tapa est fabriqué par les hommes tandis qu’en Polynésie il est fabriqué par les femmes.

La raison pour laquelle nous montrons cette photo à nos lecteurs Ekang est pour relancer le débat du textile de notre communauté. Notre communauté avait des motifs spéciaux ancestraux à forte valeur spirituelle qui étaient inscrits sur la vannerie et nos objets (confère 2 images ci-dessous issues du livre Fang, Musée Dapper). Nous avions notre propre textile et à ce jour les différents motifs traditionnels sont répertoriés. Beaucoup sont similaires aux motifs présents sur ce tapa Mélanésien. Les formes comme le losange, le triangle et le rectangle renfermaient un secret ésotérique propre à notre peuple. Il est donc important que nous nous mobilisions pour retrouver notre textile et l’imprimer car, il va au-delà d’un vêtement et  permet une connexion avec le divin et la nature.

Motifs Ekang de tabouret , source livre Fang Musée Dapper

Motifs incisés Ekang calebasse Livre Fang, Musée Dapper

Poteaux funéraires Tiwi

Les îles Tiwi sont un archipel australien et ces poteaux viennent de l’île de Bathurst où vivent le peuple appelé péjorativement « aborigène ».

Ce que nous avons trouvé intéressant sont les différents motifs inscrits sur les poteaux ressemblant aux motifs traditionnels Ekang (Confère Motif Ekang).

Poteaux funéraires Australiens

Motifs Ekang de tambours à membrane de peau Fang, Musée Dapper

Esprit de la sirène d’eau douce Yawk Yawk 

Ces sculptures représentant la sirène d’eau douce proviennent de Terre d’Arnhem occidental en Australie et datent de 1996. La légende dit que cette sirène est la gardienne des jeunes filles et qu’elle est tellement légère qu’elle peut nager à la surface des eaux et se transformer en humaine avec des jambes afin de se déplacer sur le sol pour venir se procurer sa nourriture préférée qui pousse sur terre. Elle est vénérée car apporte la fertilité des sols et les récoltes abondantes.

Cette représentation nous a rappelé la représentation du Mami Wata lors des cérémonies vaudous qui est semblable et où l’on voit la sirène dressée de cette manière. Elle est alors embrassée lors de ces cérémonies. Nous avons voulu faire un clin d’œil à nos frères Vaudouisants.

Esprit de la sirène d’eau douce Yawk Yawk, Musée du quai Branly

Section Art Africain

Bienvenue chez les Ekang en Afrique équatoriale.

Quelques gardiens de reliquaires Eyima Byeri sont présentés en images.

Le Byeri est une société secrète initiatique masculine Ekang. C’est aussi un ensemble de reliquaires représentant les ancêtres et des divinités et qui sont nourris par les vivants afin d’en obtenir des grâces. Ces ancêtres et ces divinités sont honorés à travers des cultes qui étaient aussi pratiqués en Nubie, un territoire où vécurent les Ekang.

PEINTURE CHRETIENNE ETHIOPIENNE

Il est dit que le mot Fang veut dire « Chrétien » en langue Amharique (langue majoritaire des Ethiopiens). Les origines des Ekang (Fang) remontent en Nubie et l’on constate à travers leur cosmogonie mais aussi à travers certaines divinités du Byer qu’ils connaissaient bien Dieu, la Vierge et les hiérarchies célestes. Il est dit que le Christianisme ne leur était pas étranger car ils le pratiquaient déjà en Nubie.

Cependant, les tableaux qui sont présentés ici sont beaucoup plus récents, ils datent du 18ième siècle et proviennent de l’église Abba Antonios à Gondar en Ethiopie. Ces tableaux Ethiopiens relatent la vie de la Vierge Marie mais aussi cachent une codification derrière les peintures de certains Rois comme Salomon et David, des personnages comme Moïse mais aussi les hiérarchies célestes de l’apocalypse.

Pour les Ekang, la Vierge Marie est la Déesse, la Mère qu’ils ont désignée comme étant Ngon Nzamba ou la fille de Dieu, qui n’est autre que Isis. « Ngon » veut dire en Français la jeune fille mais aussi veut dire la lune et le cycle lunaire.

Ngon Nzamba était invoquée pour mettre un terme à la pénurie des récoltes lors d’une cérémonie appelée « Metunenga me Ngon Zamba » dans le but de demander la fécondité mais aussi la fertilité des sols.

Dans un autre cadre, on parle aussi de « Nda Ngon Zamba » (en traduction littérale veut dire la maison de la fille de Dieu) où il est dit que les morts y vivent. Ça nous rappelle fortement les attributs de Isis chez les Egyptiens qui est la déesse qui donne la vie mais aussi la déesse de la mort (déesse funéraire).

Revenons sur les peintures chrétiennes affichées, elles mesurent 2.3 mètres de haut. Ces toiles présentées n’ont pas été sorties facilement de l’Ethiopie, elles sont passées presque clandestinement en 1933.En Ethiopie elles n’étaient pas accessibles aux fidèles et étaient seulement dévoilées à certains moments des offices religieux ou pour les grandes cérémonies.

Section Art Asiatique

Ancêtre Kalash du Pakistan

Le peuple Kalash vit dans les montages de l’Himalaya au nord-ouest du Pakistan. Cette sculpture liée au culte des Ancêtres commémore les secondes funérailles faites un an après la disparition du défunt.

Ce qui nous a marqué sur cette sculpture est dans un premier temps le collier de perles qui est croisé comme chez nos danseurs et guerriers initiés Ekang (confère photo d’un danseur Ekang), dans un second temps certains motifs au bas de la tenue de l’ancêtre Kalash sont retrouvés aussi chez nous tatoués sur les corps des initiés (confère photo du tatouage Ekang).

Sculpture d’ancêtre Kalash du Pakistan

Danseur initié Ekang (google image)

Motifs de tatouage chez les Ekang, Livre Fang Musée Dapper

Porte du Kafiristan chez les Kalash du Pakistan

A l’image, une porte de maison d’habitation avec une représentation sculptée d’une tête de mouflon ou de chèvre sauvage qui est un signe des cultes sacrificiels de bétail pratiqués par les Kalash. Ça nous a rappelé l’antilope So’o chez les Ekang et sa fonction traditionnelle (confère masque Fang du rituel So’o).

Masque Fang hybride du So’o (google image)

Porte du Kafiristan au Pakistan

Section Art des Amériques

Totem du Mât de l’Ours Nisga’a

Les Nisga’a sont un peuple autochtone des premières nations au Canada qui vivent dans la vallée du fleuve Nass en Colombie-Britannique.

Ce totem Nisga’a qui provient du village Angidah raconte le mythe de Peesunt, une très belle jeune fille qui fut enlevée par des ours et qui a donné naissance à des jumeaux mi-hommes mi-ours.

A la base du totem on voit la mère qui est assise avec l’un des jumeaux, les trois autres petites sculptures au-dessus de la mère sont d’autres enfants qu’elle a eu avec le grizzli qui est représenté au sommet.

Masque de la nation Nisga’a datant du début du 19ième siècle (source wikipedia)

Totem du Mât de l’Ours, musée du quai Branly

Ornement de façade Teotihuacan

Teotihuacan est un site se trouvant au Mexique comprenant des pyramides mésoaméricaines. Ce site a atteint son apogée dans la première moitié du 1er millénaire. Les Maya y ont vécu ainsi que les Zapotèques dont l’une des effigies est présentée à droite.

On remarque la position assise en tailleur comme les scribes Egyptiens.

L’ornement pèse 325 kg et nous le présentons afin de faire apprécier aux lecteurs le travail de sculpture dans la roche volcanique, mais aussi les formes inscrites sur l’ornement.

Ornement de façade Teotihuacan, Quai Branly

Urne effigie zapotèque retrouvée dans le quartier zapotèque de la Cité (wikipedia)

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