Mvet Ekang, ils le perpétuent à ce jour

Le mvett, également connu sous les noms de Mver, Mbet, Nvet et Mvett Ekang, est un cordophone unique. Il ne se contente pas d’être un instrument de musique aux sonorités envoûtantes ; il est aussi un pont sacré reliant les Ekang à leurs Ancêtres et au Divin.

Comme certaines cultures à travers le monde ont reçu des révélations qui ont donné naissance à des religions, les Ekang ont, eux aussi, été touchés par une révélation divine (lire l’article Cosmogonie de la création du monde selon les Ekang) . Cette révélation leur est parvenue par le biais du Mvet, une Parole venue des cieux, dévoilant leur cosmogonie et prédisant même l’avenir. Les récits véhiculés par le Mvet sont des allégories, ouvertes à de multiples interprétations, mais où la vérité reste toujours voilée.

Aujourd’hui, cet instrument millénaire continue de traverser le temps, perpétuant sa mémoire vivante parmi les descendants Ekang présents au Cameroun, au Gabon, en Guinée Équatoriale et au Congo.

Parmi les grands maîtres du Mvet, aujourd’hui disparus, on se souvient du Mbom Mvet Gregorio Eyi Ncogo, alias Eyi Moan Ndong, né à Mongomo en Guinée Équatoriale en 1928 et décédé en 2000, ainsi que de Mvom Eko’o d’Esatuk au Gabon, surnommé le « Mozart du Mvett » pour sa capacité à insuffler à l’instrument les sonorités qu’il désirait.

Malgré ces pertes, le Mvet n’est pas mort. Il vit encore aujourd’hui, incarné par les Mbom Mvet (Bebomo Mvet au pluriel) contemporains.