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A la découverte de Scienty Ekoro, le nouveau porte-étendard de la musique traditionnelle Ekang

Scienty Ekoro

Digne fils Essamegone du village Nsana dans l’arrondissement de Kye-Ossi au Sud du Cameroun, Scienty Ekoro a fait de la musique patrimoniale son crédo. À l’ère où la nouvelle génération d’artistes jette son dévolu sur l’afrobeat, le rap ou encore le Rnb, le jeune chanteur a choisi de mettre sa voix à contribution pour vanter la richesse culturelle de son peuple. Inspiré d’une célèbre chantefable Fang-Beti, son tout dernier titre « Beu wa’a » littéralement les chimpanzés, est actuellement diffusé en boucle sur Trace Africa. La preuve s’il en fallait encore, qu’avec ce style un brin anticonformiste, on peut valablement tutoyer les cimes.

PORTRAIT

Si vous êtes un mélomane à l’oreille musicale pointue, vous avez certainement déjà été subjugué par l’une des sonorités envoûtantes de cette étoile montante de la musique des seigneurs de la forêt. « Messimane », une ode à la protection de notre planète et « Ekang Mbolo », une version revisitée de l’hymne éponyme qu’il dédie à la lutte contre le tribalisme, sont les premiers succès qui le révèlent au grand public.

En réalité, l’expression de l’identité socioculturelle est le principe cardinal sur lequel s’adosse l’art musical de Scienty Ekoro. Son dessein : « servir la musique et non se servir de la musique ». Une conception pour le moins philosophique, qui rejoint la mission que cet artiste atypique et non moins, doué d’un doigté inouï, a assigné à sa carrière. « Chaque arbre doit se développer à partir de ses propres racines, moi j’estime que la musique patrimoniale nous reconnecte à nos racines. Pour cela, mes chansons n’ont pas de message plus important que celui-ci : réapprenons à nous regarder, apprenons à nous célébrer car nous sommes riches de Culture, riches de Coutume, riches de tradition », confie à la plateforme culturelle Savoir-Faire Ekang, celui qui est par ailleurs diplômé en ingénierie économique.

Du haut de ses compétences plurielles d’auteur-compositeur, interprète et guitariste, Scienty Ekoro s’emploie depuis ses débuts, à arpenter fièrement les sillons de son idéal de départ. L’ensemble de ses œuvres, ne dérogent pas cette règle. Le natif de Kribi, livre toujours une symphonie musicale culturellement ancrée, pour scander l’humanisme chère à son africanité.  « Pour être honnête je n’ai pas choisi de faire de la musique mais c’est la musique qui m’a choisi je l’ai ressenti comme un feu dévorant, une passion, un appel, on ne peut résister. Après mes études en ingénierie économiques et financières je me suis retrouvé à tirer l’essentiel de mes revenus de la musique. C’est pourquoi mes parents n’ont trouvé aucun inconvénient à ce que je lance dans une carrière professionnelle d’artiste », se souvient-il.

Scienty Ekoro Artiste

La construction du « Mvett Heritage »

Le choix de la musique dans un contexte où l’accompagnement des artistes se rarifie, constitue aujourd’hui une fierté personnelle pour le chanteur, eu égard aux résultats probants qu’il savoure d’ores et déjà. « Vous savez, se lancer dans une carrière professionnelle d’artiste au Cameroun étant indépendant, sans argent, sans producteur, sans soutien c’est très difficile. Ma fierté vient du fait qu’aujourd’hui je transforme mes difficultés quotidiennes en force motrice, et je me surpasse en essayant de donner le meilleur pour tous mes fans. »

Pour emmener au firmament le savoir-faire ancestral de son peuple en matière de musique, Scienty Ekoro entend lancer un projet dénommé « Mvett Heritage ». Il s’agit d’un répertoire musical inspiré de cet art mythique et millénaire. Tel un guide éclairé, Ekoro souhaite reconnecter l’Afrique toute entière à cette tradition fabuleuse, marquée par les contes et les épopées au bout desquels, la sagesse sociale n’a de cesse d’initier les générations successives au respect des valeurs.

Le talent engagé du jeune Scienty, suscite de l’admiration à l’intérieur de nos frontières comme au-delà. Grâce à son dernier opus « Beu wa’a », l’artiste a effectué une entrée triomphale dans le programme ResiliArt de l’Unesco.

 

Cédric Mimfoumou Zambo, Rédacteur en Chef Savoir-Faire Ekang.

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