Ndong, l’épice précieuse des Ekang et ses multiples usages

Ndong poivre de guinée

Le Ndong, appellation chez les Ekang, est également connu sous les noms de maniguette, grains de paradis ou encore poivre de Guinée. C’est une épice qu’on retrouve en Éthiopie mais aussi en Afrique centrale. Cette plante appartient à la famille des Zingibéracées et est très prisée dans diverses cultures africaines, aussi bien pour ses propriétés culinaires que spirituelles et médicinales.

Le Ndong est qualifié de « poivre mâle », tandis que sa « femme », appelée Mbongo au Cameroun, correspond à l’Afromomum citratum, une autre variété de maniguette connue sous le nom de « maniguette juteuse ».

1.Botanique et écologie

L’Aframomum melegueta, espèce à laquelle appartient le Ndong, est une plante herbacée vivace qui pousse dans des environnements tropicaux humides. Elle est souvent rencontrée dans les montagnes, les cacaoyères et les zones marécageuses. Selon certaines croyances locales chez les Ekang, les serpents consommeraient cette épice. Ses gousses renferment des graines rouge-brun/noir riches en composés aromatiques, leur conférant une saveur poivrée et très piquante. Cette plante partage des caractéristiques avec le gingembre et la cardamome, des cousins botaniques appartenant à la même famille.

2.Usages culinaires traditionnels du Ndong

2.1. Le "Mbani"

Chez les Ekang, le Ndong est un ingrédient clé du « mbani », un plat traditionnel préparé avec de la cola du lion, du piment haché, des fourmis rebelles (« eton kam ») et de la poudre de Ndong.

2.2. Le Ndong dans un mets réservé aux hommes

Une autre préparation culinaire intègre le Ndong avec les boyaux de porc-épic non nettoyés, accompagnés d’un petit piment très fort poussant dans les villages. Ce plat est exclusivement consommé par les hommes, car il est associé à la virilité.

En dehors de ces usages traditionnels, le Ndong peut être ajouté aux sauces, marinades et plats épicés. Il est aussi utilisé dans certains mélanges d’épices africains pour parfumer les viandes et les poissons.

3. Usages spirituels et rituels

Le Ndong ne se limite pas à la cuisine ; il joue également un rôle central dans les pratiques spirituelles et initiatiques.

3.1. Protection et purification

Il est utilisé dans les formules alchimiques de blindage, les libations, la purification et la bénédiction. Il peut aussi être brûlé comme encens afin de purifier les lieux et les personnes. Ses propriétés le rendent utile comme antipoison et dans les rituels visant à conjurer un sort.

3.2. Rôle du Ndong dans les initiations chez les Ekang

Dans les traditions initiatiques, le Ndong intervient à la phase finale du processus d’initiation. Le maître initiatique prépare un mélange composé de Ndong mâché, d’un piment farouche appelé « tong zout’ra » et de cola, qu’il garde en bouche durant la transmission des préceptes finaux. Ensuite, il crache ce mélange dans les yeux du néophyte, provoquant une période d’obscurité totale avant que le nouvel initié ne retrouve la lumière, après un lavage des yeux avec du vin de palme.

4. Usages médicinaux

Le Ndong est largement reconnu pour ses vertus médicinales.

4.1. Traitement des infections infantiles

Chez les Bulu, une préparation à base de six grains de Ndong finement écrasés et mélangés à une cuillerée de pâte d’arachide grillée est utilisée pour soigner les nourrissons atteints de mycoses, souvent visibles sur leur visage, autour des yeux, du nez et à l’intérieur de la bouche, notamment sur le palais qui devient creux. Cette infection, nommée « môn a di koss » en langue Bulu, fait en sorte que les bébés qui en souffrent ont tendance à faire tout le temps un bruit de succion et/ou de claquement de langue. Le traitement consiste à appliquer ce remède (mélange) en le collant sur le palais du nourrisson pour le soigner.

4.2. Autres propriétés médicinales

Le Ndong possède des propriétés antifongiques et antitussives, ce qui en fait un remède naturel contre les infections respiratoires, la toux et les affections cutanées.

Conclusion

Le Ndong est bien plus qu’une simple épice : il incarne un héritage culinaire, médicinal et spirituel profondément enraciné dans les traditions africaines. Bien que sa commercialisation à l’international reste limitée face à d’autres épices plus connues, il continue d’occuper une place essentielle dans les cultures locales. Pour renforcer sa reconnaissance au-delà des frontières, il est essentiel de promouvoir sa culture et sa valorisation sur les marchés internationaux tout en encourageant des pratiques agricoles durables. Ainsi, le Ndong pourra pleinement exprimer son potentiel et devenir un symbole incontournable du patrimoine africain.

Notes de référence

Cet article a été rédigé avec l’apport des abonnés de la page Facebook « Savoir-Faire Ekang », qui ont décrit les cas d’utilisation. En complément de toutes ces informations, les liens suivants ont également été consultés :

Maniguette, origine, étymologie et utilisations culinaire : https://www.lapetitepiciere.com/maniguette-origine-etymologie-et-utilisations-culinaires

Piment de Guinée et ses vertus : https://d.africbio.net/piment-de-guinee-vertus/

Les bienfaits du Piment de Guinée : Un remède naturel aux vertus mystiques et protectrices : https://afriquepharmasante.com/blog/les-bienfaits-du-piment-de-guinee-un-remede-naturel-aux-vertus-mystiques-et-protectrices/

Aframomum melegueta avec ses graines qui promettent le paradis :

https://lanouvelletribune.info/2020/06/aframomum-melegueta-avec-ses-graines-qui-promettent-le-paradis/

 

 

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