Le Bulu (Boulou) est avant tout une langue bantoue, incluse dans l’ensemble des langues du peuple Ekang. Les locuteurs de la langue Bulu, appelés les “Bulu”, auraient leurs origines dans le département de la Haute Sanaga au Cameroun, ayant traversé le fleuve Sanaga au lieu-dit Mbandjock. Les traditions orales Bulu relatent des épisodes marquants de leur migration, incluant des obstacles naturels tels qu’un énorme arbre, le moabi nommé « Adzap », ils réussirent à se frayer un chemin et ils nommèrent cet endroit « Odjambo’a », et le second obstacle fut la traversée du fleuve Sanaga grâce à un serpent-totem qu’ils ont dénommé « Ngan Meja ».
Les 56 clans Bulu (Boulou)
L’aire culturelle et géographique Boulou s’étend aujourd’hui principalement sur trois départements au Cameroun : La Mvila, le Dja-et-Lobo, et l’Océan. Quelques villages Bulu se trouvent également dans le département de la Vallée-du-Ntem.
Cette liste des 56 clans Boulou a été établie grâce à la contribution des abonnés de la page Facebook Savoir-Faire Ekang. Ces clans incluent :
- Biyen
- Esaman
- Esaében
- Esaéwoo
- Esafack
- Esakoé
- Esamebenga
- Esamenyum
- Esamesaé
- Esamvak
- Essaekotan
- Esangok
- Esankul
- Esaôsim
- Esawon
- Esazoé
- Esaela’an
- Esamvan
- Esse = (Esatôlo-Esabikoula-Esatonda-Esamelongo)
- Yebene
- Yeduk
- Yekombo
- Yekoé
- Yembong
- Yembot
- Yemekak
- Yemekom
- Yemesoé
- Yemeyema’a
- Yemevong
- Yemfek
- Yemfang
- Yenkôm
- Yeminsem
- Yemvam
- Yemvack
- Yetotan-Yemveng
- Yendam
- Yenjôk
- Yengap
- Yessok
- Yetom
- Yevol
- Yewok
- Yetyan
- Yezum
- Yemon
- Yengondo
- Yeminfek
- Yasaman
- Yebaé
- Ndong
- Ngoé
- Zaman
- Ebié
- Ngôy
C. Afane, citant Ebah Sola Ada, affirme que, contrairement aux autres Beti, les Bulu désignent leurs clans de manière particulière, utilisant souvent les préfixes “Esa” ou “Ye” suivis d’une racine. Par exemple, “Ye-ndjock” et “Esa-yo”. Certains clans portent des noms sans ces préfixes, comme Ndong, Ngoé, et Biyeng.
Stéphane Richy explique que “Ye“, dérivé du verbe “ayó” (créer, produire), désigne la progéniture de quelqu’un, renvoyant à un ancêtre commun, le père du clan. Par exemple, “Yekombo” signifie la progéniture de Kombo. Quant à “Esa“, dérivé du verbe “asà“, “asè” (partitionner, couper), signifie l’héritage de quelqu’un, pouvant inclure plusieurs origines. Par exemple, “Esaman”, “Esawon”, “Esamvak”.
Andrea Nde Dang Bengondo conclut que le Bulu n’est qu’un dialecte de la langue originelle des Ekang, l’Ati. Les clans mentionnés font partie des cinq groupements ayant traversé le fleuve Sanaga à Mbandjock, dans l’actuel département de la Haute Sanaga. Les cinq groupements sont : Mvog Mebe’e Koa Beyeme, Mvog Boto Afa’a Ndemba, Mvog Ndong Evoudou Mba, Be Fang be Koungou Ngoa, et Mvog Ekoumou Belanda. Par exemple, le cinquième groupement, Mvog Ekoumou Belanda, inclut les tribus Yemekak, Yeminsem, Yekombo, Mvae, et les Bindua’a.
- Mvele
- Yebekolo
- Yembama
- Yengono
- Yelinda
- Mvog Nyengue
- Mbida Ambani
- Essankom
- Yemvane
- Esadon ou Ndong
- Omvang
- Esaobam
- Esakoui
- Esakouna
- Yemesomo
- Yendjok
- Yesok
- Esadoumango
- Yemevon
- Esabok
- Eba
- Esangi
- Mvog Zo’o
- Yemveng
- Esatot
- Yetotan
- Yewok
- Esamvak
- Esankoe
- Angono Ntoumou
- Moro Ntoumou
- Aso’o Ntoumou
Conclusion
Les locuteurs Bulu, principalement répartis dans trois départements du Cameroun, sont organisés en 56 clans distincts, chacun portant le nom de leur ancêtre fondateur. Les études linguistiques et culturelles permettent de mieux comprendre l’identité et la structure sociale du peuple Bulu. Toutefois, l’histoire des Bulu et leurs migrations restent très complexes en raison du manque de sources écrites. Cette difficulté à établir leur histoire peut être attribuée au fait qu’ils se trouvent à la croisée de deux grands groupes, les Beti et les Fang. En effet, ils sont souvent confondus avec le groupe Fang, présent au Gabon et en Guinée Équatoriale, avec lequel ils partagent des liens claniques, des cultes religieux traditionnels, et les mêmes noms.
Source photo de couverture: A group of Bulu. From The fetish folk of West Africa (published [c1912] ), vers 1912, auteur Robert H. Milligan, pris chez Wikipédia